C’est à Ground Control, food court et lieu pluridisciplinaire, installé dans les locaux de la SNCF, près de la gare de Bercy, à Paris, que le Collège culinaire a organisé sa grande rencontre annuelle. Plus de 1 000 acteurs ont fait acte de présence sur ce lieu de conférence, où les restaurateurs pouvaient également aller à la rencontre des producteurs. Coprésidée par Alain Ducasse et Alain Dutournier, l’association fondée en 2011 a parcouru du chemin. Elle réunit aujourd’hui 1 800 « restaurants de qualité » , mais aussi 900 producteurs artisanaux. En effet, le Collège culinaire s’est ouvert aux producteurs alimentaires en 2014 et aux vignerons en 2016. Cette année, il agrandit le cercle en élargissant ses rangs aux brasseurs, cidriers et distillateurs. L’association, qui regroupe nombre de chefs prestigieux et multiétoilés par le Michelin , voit son influence croître d’année en année. Elle reçoit ainsi 120 candidatures/mois. Non seulement elle est sélective, mais elle assure contrôler régulièrement la rigueur de ses adhérents. Ainsi, en 2018, 44 contrôles chez les restaurateurs ont donné lieu à 11 exclusions et 3 mises en observation. Des contrôles sont également effectués chez les producteurs.
Créé au départ comme un repère de qualité destiné au consommateur, le panonceau Collège culinaire fédère aujourd’hui chefs et producteurs contre la « malbouffe », comme l’a indiqué Christian Regouby, délégué général : « Le problème est de prendre un chemin qui permettra d’aller loin et longtemps. » Ce dernier a exhorté l’assistance à définir une nouvelle relation à l’alimentation, respectueuse de la place des producteurs et du développement durable. Il a aussi plaidé pour la mise en place au sein du collège d’une « haute qualité relationnelle » . Il s’agit d’une part de multiplier les rencontres entre restaurateurs et artisans, mais aussi, pour les membres, de porter la bonne parole au sein de leurs propres équipes ainsi qu’auprès de leurs confrères pour les persuader d’emboîter la démarche vertueuse du Collège.