Les restaurateurs, éternels coupables

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Les contrôles se multiplient autour des restaurants. Les contraventions dressées à l’encontre des restaurateurs récalcitrants sont majorées. Cela paraît légitime. L’aide financière apportée à la profession par le Gouvernement est liée à la contrepartie du respect des règles sanitaires et donc à la fermeture des établissements. Cela dit, le zèle montré par les forces de l’ordre, notamment à Paris me laisse sceptique. Nombre de contraventions qui débouchent souvent sur une fermeture administrative sont distribuées a tour de bras, sans discernement, à des restaurateurs qui pratiquent une vente à emporter tout a fait légale pour tenter de sauver les meubles. Un simple petit dérapage lié le plus souvent à un rassemblement de clients qui consomment un verre sans masque peut conduire à de lourdes sanctions. Une décision du tribunal administratif a d’ailleurs annulé une de ces pénalités. Les juges ont estimé que le préfet de police avait eu la main trop lourde. Les CHR constituent en effet une cible facile et tentante pour les policiers. Ce week-end, avec les premiers beaux jours, beaucoup de Parisiens ont pris leur aise avec les gestes barrières en participant à de nombreux attroupements où la consommation d’alcool favorisait les conversations et la chute des masques, Un rapide coup d’œil aux produits permettait de constater que les bouteilles en question provenaient davantage des épiceries de proximité que des brasseries. Pourtant, lundi matin, la préfecture n’a ordonné aucune fermeture administrative de supérette. Dans ces conditions, est-il raisonnable de tenir un restaurateur personnellement responsable du comportement de ses clients sur un domaine public qu’il n’occupe plus ?

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