Maison Manteigaria, une bouchée du Portugal

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La Maison Manteigaria, qui a pignon sur rue à Lisbonne et Porto, vient de débarquer à Paris (3e arr.). Avec son unique produit, le pastel de nata, elle poursuit un objectif aussi simple qu’ambitieux : conquérir la capitale.

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Le pastel de nata, proche du flan, est un incontournable du Portugal. Crédit : DR.

Une pâte feuilletée fine et ultra-croustillante, une crème parfaitement onctueuse au bon goût d’œuf. Le pastel de nata, beaucoup plus qu’un simple « flan », est un incontournable de la pâtisserie portugaise. C’est même un véritable héritage, puisqu’il aurait été inventé par des moines lisboètes au début du XVIIIe siècle. Depuis, chaque pâtisserie a sa propre recette, tout en respectant les produits essentiels : œufs, lait, sucre, beurre, farine. Et, pour certains, il est agrémenté de cannelle. Il y a 10 ans, la Maison Manteigaria s’est lancée dans la production et a ouvert sa première boutique en plein centre de Lisbonne. « Nous voulons continuer à faire vivre le savoir-faire portugais, avec une recette authentique et des produits de qualité », explique Raul Andrade, directeur général de Manteigaria France.

L’enseigne, qui compte désormais sept établissements à Lisbonne et Porto, a choisi la France pour sa première adresse en dehors du Portugal. « Nous avons décidé de venir à Paris, car c’est une ville qui valorise l’artisanat et le terroir, nous comptons aussi sur la forte communauté portugaise », note le directeur général. Au mois d’août, sans faire trop de publicité, la Maison s’est installée rue Rambuteau, dans le 3e arrondissement. « Mon objectif est que tous les Parisiens viennent au moins une fois dans cette boutique, je veux conquérir leur ventre et leur cœur », lance Raul Andrade. Il s’est même fixé l’ambitieux objectif d’avoir toujours des pasteis [pluriel de pastel, NDLR] à vendre, toute la semaine de 8 h à 20 h. Soit des milliers par jour.

« Nous proposons la même recette ici qu’au Portugal, qui suit les canons traditionnels », détaille Raul Andrade. Sans la dévoiler, il explique que celle-ci a été développée par leur pâtissier Rogério Loupas, qui est d’ailleurs venu à Paris pour former les équipes françaises. « Le geste est très important, nous fabriquons tout nous-mêmes, c’est un travail très physique, car nous ne souhaitons pas mécaniser le processus », ajoute-t-il. Les clients peuvent d’ailleurs observer l’équipe s’activer dans les cuisines, visibles derrière de grandes baies vitrées.

Et toutes les étapes sont importantes et auront un impact sur le produit final : la pâte doit avoir la bonne taille, ni trop fine ni trop épaisse, la crème la bonne consistance, et la cuisson (environ 10 minutes à 450 °C) doit être surveillée de près. Le résultat, croustillant et onctueux, est vendu à 2,50 € (14 € par 6). « Au Portugal, nous le vendons 1,30 € environ, mais les coûts ne sont pas les mêmes, les matières premières, les salaires, le loyer… », note le directeur général. Les clients peuvent commander à emporter ou déguster sur place, puisque l’espace propose des mange-debout et quelques tables en terrasse. « Nous voulions ouvrir un salon de thé, comme il en existe à Lisbonne et Porto, mais nous n’avons pas trouvé le local à Paris », regrette Raul Andrade.

La Maison propose tout de même une belle carte de cafés, de la célèbre marque portugaise Delta (expresso à 1,90 €), du thé maison, ainsi que des nectars de fruits fabriqués au Portugal. Il est aussi possible d’accompagner son pastel d’un capilé, une boisson portugaise fabriquée à partir de feuilles de fougères, avec une touche de fleur d’oranger. Nul doute que la Maison Manteigaria peut conquérir le cœur des Parisiens.

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