Matthieu Gervereau : une success story bordelaise

  • Temps de lecture : 4 min

Rien ne prédestinait Matthieu Gervereau au monde de la restauration. Et pourtant, après des études en protection de l’environnement et gestion des espaces naturels, il change de cap. En 2012, il ouvre le Vintage Café sur le quai Richelieu, à Bordeaux. Le premier né d’une grande famille d’établissements au coeur de la capitale aquitaine.

Matthieu Gervereau.
Matthieu Gervereau. Crédit : DR.

«Tout débute avec une opportunité», témoigne Matthieu Gervereau. Originaire des Hauts-de-Seine, il décide de s’installer à Bordeaux pour lancer sa première affaire alors qu’il n’a qu’une vingtaine d’années. Conscient du potentiel de cette région et plus particulièrement du quartier des quais, encore peu développé à l’époque, il investit ses économies dans un projet qui donnera un tournant à sa vie. «J’ai toujours été attiré par la conception d’établissements», explique le propriétaire. Un intérêt couplé à celui qu’il porte aux vins et aux spiritueux. «Lors de mes études, j’ai vécu en Guyane, où j’ai découvert les processus de fabrication du rhum. De plus, je m’intéresse également à la viticulture», argumente le restaurateur. Matthieu Gervereau décide alors de muer cette curiosité en projet et se lance dans le milieu du CHR. «Dans mon premier établissement, j’ai cultivé une ambiance rétro autour du vin. J’ai utilisé des éléments de récupération et j’ai chiné des meubles», détaille-t-il. Un pari gagnant qui plaît au bordelais et qui permet au futur Vintage Group de se lancer. Dix ans plus tard, l’entrepreneur autodidacte livre alors ses secrets de réussite. «Je me suis formé sur le tas. L’observation a joué un rôle important, j’ai acquis de l’expérience au fil du temps et je me suis renseigné sur la gestion d’entreprise», explique modestement Matthieu Gervereau. Très déterminé, il confie également qu’il ne laisse «pas de place au hasard». Entre «prises de risques» et souci du détail, Matthieu Gervereau a développé un véritable empire le long des rives de la Garonne. L’Engrenage, Le Singe vert, le Balthazar, le Rockwood, le Vintage Bar et le Vintage Café constituent alors la collection de Vintage Group. «Chaque établissement a sa clientèle», affirme l’homme de 37 ans. Alors si tous sont différents, tant par leurs offres que par leurs ambiances, ces commerces ont néanmoins un point commun : la patte de son créateur. En effet, si la transition entre préservation des milieux naturels et restauration ne semble pas évidente, le professionnel ne renie pas ses premières amours. «Je voulais développer une entreprise avec des valeurs fortes. Il est important de réfléchir à l’image qu’on véhicule», argumente-t-il.

Durant «deux années», il confie reverser «1 % du chiffre d’affaires» de son entreprise à des associations engagées dans la préservation de l’environnement. Un petit geste pour la nature, mais son engagement ne s’arrête pas là. Loin de vouloir créer un business qui soit seulement lucratif, Vintage Group s’engage auprès de ses clients et soigne chaque détail avec beaucoup de minutie. Sourcing de produits frais, locaux et de saison ; offre de bières artisanales, de vins biologiques et régionaux. La clientèle des établissements de la marque apprécie la qualité des produits servis. Un travail rigoureux que le public ne retrouve pas seulement dans les assiettes. Agencement, dimension esthétique, valorisation du quartier d’implantation… Matthieu confie également être «vigilant sur le choix des matériaux, les ambiances, le travail de l’accueil et le service». Il met un point d’honneur à offrir à ses clients des moments de «convivialité» dans de «beaux établissements». Aujourd’hui à la tête de six affaires, l’entrepreneur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Pour l’instant, on regroupe uniquement des établissements dans le centre de Bordeaux, mais nous préparons trois ouvertures prochaines, dont celle d’un établissement en dehors de la ville», affirme t-il.

« Je voulais développer une entreprise avec des valeurs fortes. »
Matthieu Gervereau, Fondateur de Vintage Group

Dans les cartons de Vintage Group, l’inauguration en fin d’été 2023 du premier Delirium Café bordelais. Au programme, une salle de 800 m2 et 300 m2 de terrasse situés aux Bassins à flot de Bordeaux. Cette adresse se prêtera à l’accueil d’événements ou encore à la diffusion de compétitions sportives. «Nous allons travailler avec une licence de marque Delirium. Ils délivreront 50 % de bières belges et 50 % de bières locales artisanales», argumente Matthieu Vergereau. Une étape supplémentaire pour le groupe qui emploie aujourd’hui 55 salariés, et passera à 100 employés avec l’ouverture des trois prochains établissements. «Notre objectif à présent est d’atteindre une certaine maturité, un point d’équilibre en pérennisant l’existant tout en continuant à nous renouveler», explique Matthieu Gervereau. Pour ce créateur de concepts, cela ne fait aucun doute : le succès passe par «la prise de risque», mais également par «la remise en question». «Nous restons toujours à l’écoute de nos responsables d’établissements, qui nous font remonter les problèmes qu’ils rencontrent. Nous ne nous contentons pas juste d’ouvrir et d’attendre le client. Nous sommes un groupe dynamique qui valorise le travail», conclut le professionnel aguerri. Une success story au cœur du port de la Lune qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

PARTAGER