#MeToo s’apprête à déferler en cuisine
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Le sujet a relevé, durant des années, de l’omerta. Et pour cause, après la thématique des violences physiques en cuisine, héritées d’une conception militaire du fonctionnement des brigades, celle des violences sexuelles, qui auraient été perpétrées par certains chefs, devient de plus en plus prégnante.
Le sujet a relevé, durant des années, de l’omerta. Et pour cause, après la thématique des violences physiques en cuisine, héritées d’une conception militaire du fonctionnement des brigades, celle des violences sexuelles, qui auraient été perpétrées par certains chefs, devient de plus en plus prégnante. Dans la torpeur de l’été, les langues se délient et les témoignages abondent pour dénoncer une triste réalité. Déjà, dès juillet 2019, une ancienne étudiante de Ferrandi avait lancé le compte Instagram « Je dis non chef ! », qui recensait les faits d’arme de certains maîtres-queux, célèbres ou non. Comme en attestent ces propos indignes : « Une raclette de nettoyage, c’est comme une femme, ça se tire » , « Le chef c’est un magicien et toi tu es sa maxi chienne »… Plus récemment, une femme a révélé, là encore sur les réseaux sociaux, l’agression sexuelle dont elle aurait été victime de la part d’un chef dont le nom reviendrait souvent à ce sujet. En réponse, deux journalistes, Julie Mathieu et Muriel Tallandier (Fou de pâtisserie, Fou de cuisine, etc.), qui avaient déjà accumulé des témoignages similaires, ont annoncé qu’elles boycottaient le chef en question. Depuis, les déclarations se multiplient et les mêmes noms circulent sous le manteau, tandis que les victimes, craignant procès en diffamation et autres frais de justice, ne livrent que des initiales ou des indices. Après Libération , Médiapart s’est emparé du sujet. Espérons que les fautifs seront démasqués. Rappelons toutefois que les tribunaux populaires que constituent Facebook et Instagram ne doivent pas mener à des amalgames ni à des accusations dénuées de fondements.