« Nous n’avons plus la tête dans les projets », Pascal Ranger

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Pascal Ranger est propriétaire de brasseries parisiennes et il est également un actionnaire de référence de la chaîne Indiana Café. Bien que satisfait des annonces gouvernementales, il attend un « geste fort » pour sortir de cette crise. Il a confié son ressenti et ses espoirs à L’Auvergnat de Paris.

Pascal Ranger
Pascal Ranger, propriétaire de brasseries parisiennes et il est également un actionnaire de référence de la chaîne Indiana Café. Crédit : L'Auvergnat de Paris.

Absorber le choc 

« Dix jours avant la décision de fermeture, nous avions anticipé en négociant avec les banques un différé de nos échéances. Nous envisagions également des fermetures et du chômage partiel. Mais il faut reconnaître que la décision de fermeture, qui nous a laissé quatre heures pour obtempérer, nous a pris au dépourvu. Si je cumule mes brasseries et la Chaîne Indiana Café dont je suis un actionnaire de référence, cela concerne 861 salariés. C’est aussi difficile pour eux. Dans nos professions, le personnel travaille trente-neuf heures. L’indemnisation du chômage partiel se fait sur la base de 85 % de trente-cinq heures. Résultat, une personne qui gagne habituellement 2  000 € net va se retrouver avec 1 500 € (en arrondissant). »

Ses espoirs 

« L’État joue bien son rôle. Je suis satisfait de la réaction de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances. Cela dit, dans un second  temps, j’attends de lui un geste fort et j’espère que nous bénéficierons d’une exemption de charges sociales, mais aussi de TVA sur le mois de mars. Je souhaite aussi une exemption des droits de terrasse sur la période. Il faudra trouver une solution pour les loyers des murs en faisant en sorte que les propriétaires soient indemnisés par l’État pendant la durée de la crise. Le Gouvernement devra aussi faire en sorte que les assurances remboursent  au moins la marchandise alimentaire perdue. Il faut aussi penser aux petites entreprises qui risquent de ne pas s’en relever. Les banques ont différé de six mois les remboursements, mais c’est une année blanche qu’il faudrait instaurer. Durant cette période, les sociétés ne rembourseraient que l’intérêt des prêts. Cela leur permettrait de se reconstituer une trésorerie. À terme, je pense que pour relancer l’économie, il faudrait réduire de 20  % les charges sociales et se montrer intransigeant avec les chômeurs professionnels. »

L’avenir

« Nous n’avons plus la tête dans les projets. Les signatures de ventes de fonds sont pour la plupart ajournées dans le secteur. Nous nous efforçons simplement de maintenir les entreprises et de limiter la casse. J’ai déjà la tête dans le redémarrage. Je n’ai jamais vécu une telle situation, mais je pense tout de même que lorsque les mesures seront levées, les gens seront heureux de retourner dans les brasseries. »

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