We Love Green, Rock en Seine, Lollapalooza, Les Inrocks Festival… Tous ont en commun de conjuguer une programmation musicale éclectique et une offre de restauration de plus en plus riche. Les organisateurs de festivals misent ainsi sur la restauration et, de leur côté, les chefs et autres restaurateurs itinérants considèrent désormais ces événements culturels comme des rendez-vous immanquables.
Il est révolu le temps du sandwich fadasse, flanqué de sa saucisse douteuse, avalé entre deux concerts pour colmater les estomacs remplis de bière bon marché. Dans les festivals de France et de Navarre, l’heure est plutôt aux burgers gourmets, aux plats végétariens et aux bières artisanales. S’il est difficile de déterminer précisément quel rendez-vous musical a le premier décidé de muscler son offre de restauration, on peut tout de même penser que We Love Green est en quelque sorte précurseur en la matière.
En quelques années, ce festival est aussi devenu un événement incontournable d’un point de vue culinaire. Les chiffres laissent songeur. Pour son édition 2019, qui s’est déroulée au mois de juin dans le bois de Vincennes, plus de 50 stands dédiés à la restauration ont été mis sur pied, le tout sous l’œil attentif d’un jury particulièrement intransigeant. L’an passé, déjà, c’est le chef triplement étoilé Pascal Barbot qui le présidait. Cette année, on retrouvait François-Régis Gaudry, le journaliste culinaire le plus en vue du moment, comme président du jury.
« Cette année, une quinzaine de stands étaient végétariens et tout le monde proposait obligatoirement un platvégétarien. L’élaboration des menus se fait avec des produits de saison, le plus local possible, servis dans de la vaisselle compostable et en prenant en compte l’impact carbone des recettes » , explique Thomas Grunberg, dans le magazine Les Inrocks. Outre la cinquantaine de stands, We Love Green, c’était aussi : deux bars à vins naturels (dont le fonctionnement était orchestré par Septime), un grand banquet ou encore un bar à raft beers . Les organisateurs du festival ont reçu plus d’une centaine de candidatures s’engageant à respecter une charte « pour une restauration de festival bonne et durable ». Les portions étaient par la suite facturées entre 5 et 12 euros, des prix serrés malgré les contraintes inhérentes à la gastronomie nomade : espace réduit, approvisionnement, stockage des denrées, etc.
Grolet à Lollapalooza
À Lollapalooza, festival où pléthore d’artistes se produisaient au mois de juillet, les promoteurs de l’événement n’ont pas hésité à attirer les plus grands noms de la gastronomie pour séduire le public. Le festival a ainsi créé Lolla Chef, un espace entièrement dédié à la gastronomie et accessible à tous les festivaliers, le tout chapeauté par le cathodique Jean Imbert. Les festivaliers ont pu découvrir les créations sucrées ou salées de chefs comme Christophe Adam, Antony Clémot, Yann Couvreur, Denny Imbroisi ou Yoni Saada. Lollapalooza n’a pas non plus hésité à inviter le Meilleur pâtissier du monde 2018 Cédric Grolet. Ces stars des fourneaux ont proposé leurs plats signatures, mais revisités pour l’occasion.
Quand la fourme d’Ambert parade à Rock en Seine
Membre de la famille des fromages à pâte persillée, la fourme d’Ambert bénéficie d’une AOP depuis 1972. Son aire de production est limitée : en Auvergne, entre 600 et 1 600 m d’altitude, sur la zone de montagne du Puy-de-Dôme, cinq cantons du Cantal et huit communes de la Loire. L’AOP fourme d’Ambert réunit 1 000 producteurs de lait, sept producteurs fermiers et six fromageries, soit 3 000 emplois directs non délocalisables. Les producteurs de l’AOP ainsi que des chefs et des blogueurs étaient présents à Rock en Seine, dans le domaine de Saint-Cloud, pour faire découvrir au public ce fromage emblématique tout en assurant des démonstrations de cuisine.