Toute la semaine dernière, il était difficile d’ouvrir un journal qui ne parlait pas de restaurants clandestins. La disette d’informations, effet collatéral de la crise sanitaire, semble cruellement frapper les rédactions. Il convient de rétablir certaines vérités. Ces repas vendus sous le manteau demeurent très marginaux. En l’espace de plus de cinq mois seulement 300 procès-verbaux ont été dressés contre des restaurateurs à Paris et la plupart concernaient des ventes à emporter qui ont dérapé. La restauration ne représente pas une profession plus vertueuse que les autres, mais la suppression des aides en cas de non-respect de la fermeture en fait réfléchir plus d’un.
D’ailleurs, on peut constater que la plupart de ces prestations clandestines ont été réalisées par des individus qui ont joué au quitte ou double. C’est le cas de Pierre-Jean Chalençon qui aura ainsi tenté de rentabiliser ses folies de grandeur. Cette aventure lui aura au moins fait comprendre que seul le silence est d’or… Les contrevenants paieront cher leur incartade, mais ils ne méritent pas pour autant ce pilori médiatique. Ce genre d’affolement de l’information ne fait qu’exacerber la lutte des classes et attiser les mouvements populistes. Il faut cependant avouer que certains symboles sont tentants à exploiter, à l’image du cas de Brice Hortefeux.
L’ancien ministre de l’intérieur épinglé pour avoir déjeuner à la table de Christophe Leroy a assuré en guise de défense qu’il pensait « être dans le clous ». Nul n’est censé ignorer la loi sauf ceux qui l’ont appliquée. Pendant ce temps, des centaines de milliers de restaurateurs, condamnés à l’inactivité observent, désabusés, cette comédie tout en regardant avec envie leurs collègues britanniques rouvrir leurs portes.