Titres-restaurant : la “divine surprise” de la censure
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Retour à la case départ. A partir du 1er janvier prochain, les ménages français ne pourront plus utiliser les titres-restaurant en GMS. Pour Frank Delvau, président de l’Umih Paris-IDF, il est temps de rouvrir ce dossier.
Petit retour en arrière. Le 23 novembre dernier, les députés avaient décidé pour les deux ans à venir de prolonger la dérogation sur l’usage alimentaire des titres-restaurant. Les salariés pourraient alors acheter des articles non consommables immédiatement (pâtes, riz, farine, etc.).
Peu de temps après, c’était au tour du Sénat d’examiner ce texte. Coup de théâtre : le Gouvernement est censuré. Conséquence immédiate, les travaux de la Chambre haute sont arrêtés. Autrement dit, nous revenons au statu quo ante. A partir du 1er janvier prochain, les ménages français ne pourront plus utiliser les titres-restaurant en grandes et moyennes surfaces pour des produits non consommables immédiatement.
Rouvrir le débat
Les salons de l’auditorium Pernod Ricard à Paris accueillaient hier, lundi 9 décembre, l’assemblée générale ordinaire de l’Umih Paris-IDF. Pour son président, Frank Delvau, la situation actuelle est en quelque sorte une “divine surprise”.
« C’est une excellente nouvelle ! C’est peut être même la seule suite à cette censure, constate-t-il. Nous revenons à la loi originelle. Cela nous permet de rouvrir les débats car on ne peut pas dévoyer ainsi le titre-restaurant. L’opinion n’est pas forcément dernière nous. Cependant, nous comprenons la préoccupation des Français face à la question du pouvoir d’achat. Néanmoins, l’inflation est aujourd’hui faible.»
Vers une nouvelle formule
Et le président de l’Umih Paris-IDF d’évoquer ce que pourrait être la nouvelle formule du titre-restaurant. A savoir : 20€ pour les achats en GMS et 40€ pour les restaurateurs.
« Le CHR a perdu 600 M€ l’année dernière au profit des grandes surfaces. Chaque jour, une vingtaine de restaurants mettent la clé sous la porte. Je comprends que la GMS s’intéresse à ce marché, car il pèse quelque 5 milliards d’euros. Mais nous ferons tout pour combattre ce lobbying. Les parlementaires comme le futur Gouvernement doivent retravailler ce dossier. Et j’appelle à l’union de tous les syndicats sur cette question. » Car, comme chacun sait, l’union fait la force.
Le saviez-vous ? Né en 1967, le titre-restaurant réalise un chiffre d’affaires de 9,4 milliards d’euros (Md€) en 2023. Actuellement, 190 000 entreprises y souscrivent, soit 4,5 millions de salariés.