Tous au resto !

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Pauline de Waele
Pauline de Waele © Au Cœur des Villes

Des éclats de rire, des verres qui trinquent, des plats dégustés sur une terrasse baignée de soleil (on a le droit de rêver encore plus), ces scènes ne relèvent désormais plus de la fiction. Après 200 jours de fermeture, la vie reprend enfin des couleurs avec la levée de rideau de nos chers établissements. Les places sont prises d’assaut, les réservations s’envolent, donnant raison à la récente étude menée par CGA selon laquelle 87 % des Français prévoient de fréquenter les restaurants et cafés dans les premières semaines de reprise. Il faut dire que la réouverture des terrasses était de loin leur priorité au sortir de ce troisième confinement : 64 % des Français l’attendaient de pied ferme, devant le cinéma et le théâtre (34 %) ou le souhait de faire du shopping (32 %)*. La prochaine étape est fixée au 9 juin avec la réouverture complète de l’établissement, sous jauge toutefois.

Pas de quoi entraver le rêve d’un été bouillonnant comme celui de 2020. La forte fréquentation a prouvé à quel point les Français étaient attachés à ces lieux de vie, doublée du fait qu’ils n’ont cessé de manifester leur soutien ces derniers mois à l’ensemble de la profession. On a envie de croire que cette reprise sera durable. La crise est le détonateur d’une nouvelle ère : entre la vente à emporter et les menus numériques, la digitalisation des restaurants s’est accélérée tandis que de nouveaux modes de consommation se sont mis en place. Si les syndicats redoutent des dépôts de bilan en série dans les prochains mois, l’heure est aujourd’hui aux réjouissances.

Il faut profiter pleinement des retrouvailles avec les clients car les enjeux de demain seront nombreux : il faudra s’adapter au télétravail qui tend à s’installer de façon pérenne, mais aussi il s’agira de faire revenir les clients dans les zones touristiques. Dans les grandes villes et en particulier en Île-de-France, les habitants ont déserté tout l’été dernier. Le manque à gagner était de 6,4 milliards d’euros. Il est donc impératif que les aides gouvernementales ne s’arrêtent pas trop vite. Beaucoup d’argent a été engagé par l’État, il faut qu’il serve à quelque chose. Cette réouverture progressive n’est que le début mais c’est le moment de vérité.

*Sondage Heineken France/Ifop

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