Un an à l’épreuve du Covid avec Fanny Giansetto, co-fondatrice du label Écotable

  • Temps de lecture : 4 min

Après avoir traversé un tunnel de plus d’un an, entre inactivité et réouverture sous contrôle, les cafés-restaurants voient le bout du tunnel. Cette période pénible a laissé des séquelles, mais aussi ouvert de nombreuses opportunités. Nous sommes partis sur le terrain pour prendre le pouls de cette profession convalescente. Entretien avec Fanny Giansetto, co-fondatrice du label Écotable.

Quel a été le pire moment de découragement ? Le meilleur souvenir ? 

La veille du premier confinement en mars 2020, nous avions prévu de faire une levée de fonds. Cela a été un vrai moment de découragement, car cela remettait tout en question. L’annonce de la fermeture totale des restaurants et l’absence de visibilité c’était aussi beaucoup de stress. Toutefois, le meilleur souvenir c’est que nous avons malgré tout réussi à lancer notre plateforme impact. ecotable, la levée de fonds a pu se dérouler en décembre, malgré le contexte. Nous en sommes très fier.  

Comment avez-vous entretenu la flamme ?

Tout de suite, nous nous sommes dit qu’il fallait se mobiliser pour les restaurateurs. Nous avons organisé une réunion par visio dès le lendemain du premier confinement avec eux et nous avons compris qu’ils avaient besoin d’agir, de ne pas rester sans rien faire. Ils avaient envie et besoin de cuisiner, pour les autres notamment. Nous avons organisé « Restaurons les soignant. e. s » pour soutenir le personnel soignant en leur offrant des repas bons et nutritifs. C’était très stimulant de voir toute cette énergie au service d’un projet et d’observer la capacité de l’homme à s’organiser dans l’urgence. Du côté de notre équipe, nous avons fait en sorte que cette période de télétravail soit le moins pénible possible. 

Comment avez-vous utilisé ce temps libre inattendu ?

Tout d’abord, en développant toute la partie associative, notamment avec des initiatives concrètes comme « Restaurons les soignant. e. s », puis « Restaurons les étudiant. es » fin 2020. Nous avons aussi développé des outils comme des webinaires et des formations pour les restaurateurs. Nous pensions que c’était un bon moment pour les restaurateurs, qui ont pu se servir de ce temps libre pour se former et pour faire le point.

Qu’est-ce qui a changé chez vous durant cette parenthèse ?

Je ne sais pas si l’on peut que cela a changé, mais en tout cas, cela a accéléré notre envie de sortir de notre niche et de parler à tout le monde, pas uniquement aux restaurateurs déjà engagés. Le premier confinement a vraiment faire l’effet d’un électrochoc de manière générale, une prise de conscience concernant l’environnement et la nécessité d’une alimentation durable. Nous voulons avant tout que tous nos outils soient accessibles facilement et à tout le monde. 

Avez-vous des regrets ?

Pas vraiment… Peut-être un : en interne, nous avons pu embaucher en septembre une nouvelle personne pour renforcer notre équipe. Malheureusement, il a été très compliqué de l’intégrer sachant que nous étions en télétravail et elle n’est pas restée avec nous.

Comment jugez-vous l’action du gouvernement face à la pandémie ?  

Du point de vue des aides, on ne peut pas vraiment se plaindre. Cela nous a même permis d’embaucher malgré le contexte. Ce que nous regrettons surtout est que le discours n’ait jamais été axé sur l’aspect environnemental, qui a été mis de côté. Cela aurait pu être une occasion de parler de l’écologie. 

Comment entrevoyez-vous l’avenir ? Quels sont vos projets de développement ?

Nous avons lancé notre plateforme impact. ecotable, donc à très court terme notre projet est de faire qu’elle soit utilisée et qu’elle soit utile. Qu’elle permette aux restaurateurs de passer le pied à l’étrier, de comprendre ce qu’il est possible de faire d’un point vue de l’engagement environnemental. Nous pensons aussi nous développer, en nous adressant également au secteur de la boulangerie par exemple, autant du point de vue de la labélisation que des formations. On réfléchit aussi à se développer à l’international. 

Avez-vous mis en place des actions pour accompagner la reprise du CHR ?

Sur la plateforme, dans notre onglet ressources, nous avons mis en ligne beaucoup de documentation pour aider les restaurateurs et répondre à leurs questions. Nous profitions aussi de la reprise pour valoriser les nouveaux labellisés Écotable. Nous avons fait un podcast nommé « Coup de feu » spécialement pour la reprise, pour montrer la joie des restaurateurs de retrouver les clients, même si celle-ci est ponctuée d’angoisses, notamment en termes de recrutement. 

 

PARTAGER