Taxes américaines : la CNAOC appelle à la poursuite des négociations
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La nuit dernière, Donald Trump a dévoilé son Liberation Day. Soit l’imposition de nouvelles taxes sur les produits importés aux Etats-Unis. Les produits européens seront taxés de 20% d’ici à mercredi prochain. La CNAOC tire le signal d’alarme.

Pour la Confédération nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d’Origine Contrôlées (CNAOC), la taxe de 20% de Donald Trump met en danger la filière. Le marché américain totalise en effet quelque 25% des produits viticoles français exportés sous indications géographiques (AOC et IGP). Avec à la clef, une perte financière de centaines de millions d’euros et la mise en péril de nombreuses exploitations viticoles.
Une situation très préoccupante
L’an dernier, c’est environ 3,8 milliards d'euros de vins et spiritueux qui ont été exportés vers les États- Unis. Nous sommes très dépendants de ce marché à court terme
Et d’ajouter : « Nous le sommes doublement. Car la viticulture française a déjà un genou à terre : inflation, aléas climatiques, baisse de la consommation. Le nombre de cessations d’activité est très préoccupant. Nous avons déjà procédé à l’arrachage de près de 50.000 ha de vignes en France. »

Pour Anthony Brun, vice-président de la CNAOC et président de l’UGVC à Cognac pour les eaux-de-vie (Cognac et Armagnac), « c’est une catastrophe d’une ampleur inimaginable. En addition du conflit avec la Chine, ces taxes vont mettre en très grande difficultés notre filière, avec un risque de cessations d’activité en chaîne en Charentes notamment . »
Premier marché
Jean-Marie Garde, secrétaire général adjoint de la CNAOC et président de la FGVB à Bordeaux renchérit. « La filière des vins de Bordeaux est également très touchée. Ce pays est notre premier marché à l’exportation. En volume et en valeur. Soit Près de 30 millions de bouteilles pour plus de 435 millions d’euros. L’impact commercial de cette taxe ne peut pas être évalué à ce stade. Même si l’on constate depuis plusieurs semaines des annulations ou blocages de commandes auprès des exportateurs. »
La CNAOC appelle à ne pas surenchérir. Elle souhaite que la Commission européenne ouvre des négociations « justes et apaisées ». Objectif : obtenir une baisse de cette taxe.Les acteurs de la filière viticole iront à l’Elysée cet après-midi.