La pintade, une volaille remise au goût du jour

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Consommée principalement pendant les fêtes de fin d’année, la pintade se déguste pourtant toute l’année. Plus de 50 % des Français souhaitent d’ailleurs la voir davantage au menu des restaurants.

pintade
La majorité des élevages de pintades sont implantés en France. Crédit : CIP Pintade.

Arrivée en France au XVe siècle, la pintade est l’espèce de volaille la plus consommée. Bien qu’issue d’élevage, son mode de vie reste proche de celle vivant à l’état sauvage, en Afrique, dont elle est originaire. Aujourd’hui, la France est le principal pays où est élevé le volatile. Environ 32 millions de pintades sont produites chaque année sur notre territoire, et 85% de cette production est destinée à l’exportation européenne et internationale : 4 700 tonnes ont ainsi été exportées en 2023. La France dispose de 1 200 élevages, ce qui représente les deux tiers des élevages européens. La pintade est une volaille à croissance lente. Entre 70 et 77 jours lui sont nécessaires pour avoir un poids convenable, qui sera toujours plus faible que celui des poulets.

Durant l’année 2023, le secteur a fait face à une augmentation de la demande. Le Comité interprofessionnel de la pintade a remarqué une hausse de 3,6 % de consommation globale de volaille entre 2023 et 2022. Jean-Louis Zwick, président de la CIP-Pintade, estime que « cette viande est la seule qui continue à se développer en terme de consommation au niveau français », contrairement au bœuf ou au porc. En 2024, une accélération de la demande a également été constatée. En effet, sur les sept premiers mois de l’année dernière, le secteur a été surpris par une hausse de 11,4 % par rapport à la même période en 2023. Aujourd’hui, les prix varient entre 6 € et 12 € le kilo. La pintade est aussi connue pour être une volaille contenant peu de gras (entre 2,5 % et 3 % de sa masse). Elle est également riche en protéines, en vitamines B, en fer et en zinc.

Davantage de pintade au restaurant

En juillet 2023, le Comité interprofessionnel de la pintade (CIP) avait fait une étude sur l’image de la pintade. Cette dernière avait mis en évidence que sept français sur dix étaient consommateurs de cette volaille. Et que 20 % en consommait de façon régulière. « Au restaurant, c’est le premier endroit où on découvre la pintade. Et ensuite, le boulot du CIP est de faire en sorte qu’on puisse la trouver en grande surface ou chez le boucher », explique Emmanuelle Henninot, déléguée générale du CIP. En 2019, l’année où la consommation de cette volaille a atteint son pic, la restauration était le premier lieu de consommation. Au total, 42 % du volume était commercialisé au niveau de la restauration hors domicile (RHD). Dans le secteur de la restauration, 9 500 tonnes ont été distribuées sur le marché, dont 7 400 tonnes en restauration commerciale.

Ainsi, selon l’étude du CIP, 58% des Français veulent retrouver davantage ce produit au restaurant. « La pintade est un espèce particulière puisqu’elle est très présente à l’extérieur de la GMS. C’est un produit qui a toute sa place sur la carte d’un restaurant », continue le président du CIP. De plus, la filière est organisée pour pouvoir produire de la pintade toute l’année, et pas seulement en période festive. Pour le chef Meidhi Belkessa, « elle peut se décliner de manière totalement différente. Que ce soit sur de la cuisine gastronomique ou traditionnelle ».Aujourd’hui, on peut également la retrouver en street-food. « Je n’ai jamais eu de clients qui est venu spontanément me dire qu’il voulait de la pintade. Ils la consommaient parce qu’elle faisait partie d’un menu prédéfini. » En outre, le cuisinier a animé plusieurs ateliers avec des enfants, il y a sept ans, et aucun ne savait identifier la pintade. « On a un travail à faire dans la restauration pour présenter ce produit », conclue-t-il.

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