Le poulet bio d’Auvergne a le vent en poupe

  • Temps de lecture : 3 min

Surfant sur la demande exponentielle en produits bio, le poulet bio d’Auvergne peut se targuer de figurer sur le podium national. Avec 1,2 million de volailles produites en 2017, la filière compte se développer encore en recrutant de nouveaux éleveurs. Avec une exigence : être bio et y croire.

Le bio continue sa montée en puissance et ce ne sont pas les volailles fermières d’Auvergne qui diront le contraire. En plein essor, la production de poulets de chair bio sur le territoire auvergnat a augmenté de 8 % en 2017 et représente désormais 10 % du cheptel national. L’Auvergne est devenue le troisième bassin producteur de volailles à chair bio. En tout, l’Allier, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire (très peu d’éleveurs dans la démarche dans le Cantal) ont produit plus de 1,2 million de poulets bio. « Nous nous considérons comme des “Bio-men”, et non des opportunistes de la bio », insiste Bernard Devoucoux, agriculteur dans l’Allier et président de la commission bio du Syndicat des volailles fermières d’Auvergne (Syvofa), lui-même producteur de poulet bio depuis 1987. Alimentation bio, sans pesticides et sans insecticides, à base de protéines et de céréales, les animaux évoluent en plein air et disposent de 4 m2 chacun sur l’exploitation (contre 2 m2 pour le label Rouge). Aujourd’hui, ils sont 62 dans la région à s’impliquer dans cette filière de valorisation, travaillant main dans la main avec trois abattoirs : Arrivé Auvergne à Saint-Germain-des-Fossés, Allier Volailles à Escurolles et André Volailles à Combronde.

En quête d’éleveurs

Si la production tend à séduire de plus en plus d’agriculteurs en quête de diversification, l’Allier reste le département le plus représenté. Pour continuer sur cette dynamique de développement, le Syvofa cherche à recruter de nouveaux éleveurs. « Nous avons la capacité de produire plus de poussins pour le bio, mais nous manquons d’élevages », assure Marc Saulnier, directeur général d’Arrivé Auvergne et président du Syvofa. « Cependant, nous voulons des éleveurs bio dans l’âme, il faut croire en cette démarche », rappelle Bernard Devoucoux. La marge de progression se confirme en regardant les chiffres nationaux : « La part de marché du poulet bio au niveau national est de seulement 2 %, alors que la demande augmente de 10 à 12 % par an sur les produits bio. »

Marc Saulnier, directeur général d’Arrivé Auvergne et président du Syvofa, Patricia Nifle, directrice du Syvofa, Bernard Devoucoux, président de la commission bio du Syvofa. 

Dans ce contexte, l’Auvergne compte bien confirmer sa position de troisième région productrice en la matière. « Nous tablons sur une croissance de 10 % par an », confie le producteur bio de l’Allier. Depuis 2000, la production a été multipliée par trois dans la région. Pour les années à venir, la filière compte créer 15 à 20 bâtiments d’élevage supplémentaires par an. Côté commercialisation, l’essentiel se fait en grandes et moyennes sur faces et dans la restauration collective. Le réseau traditionnel (boucheries) et les restaurants (RHD) représentent seulement et respectivement 5,5 % et 3 %. Pour combler leur positionnement bio et respectueux de l’environnement, de nouvelles barquettes de distribution aux consommateurs devraient être mises en place, plus écologiques, fabriquées à base de matières recyclées et recyclables. Un pas de plus vers la valorisation des volailles bio élevées sur les terres auvergnates.

PARTAGER