Volailles de Bresse Aoc Miéral : « Reine des volailles, vollaille des rois »
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Cette citation de Brillat-Savarin qualifie bien la volaille de Bresse. Star incontestée des assiettes et seul volatile à bénéficier d’une AOP, elle répond à un cahier des charges des plus stricts.
Fournisseur officiel de nombre d’étoilés, le volailler Miéral demeure une entreprise familiale, dont l’histoire a commencé avec l’arrière-grand-père des actuels dirigeants. Claude Eugène Miéral rachète en 1919 l’entreprise de beurre, œufs et poulets pour laquelle il travaille, à Montrevel-en-Bresse. Ses descendants reprendront successivement le flambeau de l’aïeul. Aujourd’hui, Miéral emploie 45 personnes, dont 40 se chargent de l’abattage et du conditionnement des volailles. Les cinq membres du bureau s’occupent, eux, des commandes, ainsi que du développement national et international. Sur les 200 éleveurs présents en Bresse, Miéral a noué des partenariats avec 60 d’entre eux, chez lesquels il collecte les oiseaux, une fois ces derniers arrivés à maturité. Guillaume Velon est l’un d’entre eux : il a repris la ferme de ses parents en 2015 et y élève, entre autres, poulets, poulardes, chapons et dindons.
Guillaume Velon
Professionnel attentif, Guillaume Velon porte un soin particulier à l’alimentation de ses volailles, en leur donnant par exemple du sarrasin bressan. « C’est une de leurs céréales préférées, c’est comme du chocolat pour elles », sourit-il. En effet, si l’AOP établit des règles précises, les éleveurs peuvent toutefois apporter leur touche personnelle sur plusieurs points, ce qui permet de différencier le produit fini. Les volailles de Bresse AOP sont élevées au minimum cent cinquante jours et jusqu’à deux cent vingt – contre trente pour une volaille industrielle et quatre-vingt pour une volaille fermière – ; elles ont donc du temps pour gagner en muscle et en gras. 70 % de leur alimentation provient de ce qu’elles trouvent autour d’elles : végétaux, minéraux, insectes et mollusques. En complément de ce régime, les éleveurs les nourrissent de céréales bressanes ainsi que de lait. De la naissance à l’abattage, elles passent leur vie au cœur du pays bressan. Leur existence débute au Centre de sélection de la volaille de Bresse qui contrôle les naissances et gère le maintien de la génétique. Il assure le suivi de la race pure et évite toute consanguinité entre les volailles. Les éleveurs leur communiquent un an à l’avance le nombre de gallinacés dont ils auront besoin et le centre gère les éclosions en conséquence. Les poussins partent ensuite chez les éleveurs, où ils passent d’abord une trentaine de jours sous des radiants. Vient ensuite l’époque des parcours en extérieur, durant quatre à cinq mois. Pour finir, les oiseaux sont placés en épinette, des cages en bois, dans lesquelles ils restent environ vingt-cinq jours, avant de partir chez Miéral. C’est ce savoir-faire et ce contact qui permettent au volailler de fêter aujourd’hui ses cent ans d’existence. « Nous partageons ce succès avec les éleveurs, les chefs, les bouchers et les distributeurs, qui nous suivent depuis longtemps », a déclaré Valéry Miéral, dirigeant actuel de l’entreprise.