Cela fait désormais 37 ans que la tradition perdure. La Ficelle de Saint-Pourçain, produite chaque année par les vignerons de la Cave de Saint-Pourçain (Allier), est célébrée en décembre en Auvergne… avant de rejoindre la capitale dans la foulée. « Elle est lancée le premier samedi de décembre à Saint-Pourçain », explique Pierre-Etienne Seguin, directeur général de cette cave coopérative.
La tradition veut que les vignerons auvergnats viennent ensuite à Paris, le lundi suivant, pour célébrer le nouveau millésime de ce vin élaboré avec un assemblage de gamay (cépage principal) et de pinot noir. « On est sur un vin nouveau, pas un vin primeur, qui est disponible dans tous les bons restos parisiens », poursuit Pierre-Étienne Seguin, ce lundi 9 décembre, lors d’une dégustation de l’édition 2024 au Mesturet (Paris 2e).
Si La Ficelle est célébrée depuis 1987 par l’Union des Vignerons de Saint-Pourçain, ce vin convivial fait référence à une légende bien plus ancienne. En effet, celle-ci raconte que Gaultier, tavernier de Saint-Pourçain, utilisa en 1487 une ficelle avec des nœuds pour mesurer le vin consommé, servi alors aux clients dans des pichets opaques. Cinq siècles plus tard, la légende est ravivée pour la cave coopérative.
Afin de rendre honneur à cette légende de manière humoristique, les vignerons de Saint-Pourçain font appel à un dessinateur pour illustrer la bouteille. Et depuis, tous les ans, «ce fil conducteur de la “ficelle” inspire chaque dessin et tisse des liens entre les vignerons et une joyeuse bande de dessinateurs qui se relaient pour célébrer ce vin de partage », explique la coopérative. De prestigieux illustrateurs se sont prêtés à l’exercice, à l’instar de Tignous (2005), Honoré (2006) ou Willem (2013)
Un dessin signé Gab
Pour cette 38e édition, Lacombe (2023) a coopté l’un de ses confrères : le dessinateur Gab. Exerçant le dessin de presse depuis 1996, notamment pour les magazines La France Agricole, Siné Hebdo et Zelium, Gab est également un auteur d’une vingtaine d’ouvrages et un habitué des festivals de bandes déssinées, comme Saint-Malo et Angoulême. « Merci de m’avoir choisi pour le dessin », a-t-il lancé depuis une des tables du Mesturet. Son dessin accolé à La Ficelle 2024 représente un matelot tout aussi assoiffé que son embarcation. «J’ai voulu transmettre l’idée du voyage, de l’amitié et de la liberté, des valeurs qui résonnent avec La Ficelle (…) Je voulais la faire depuis longtemps car beaucoup de mes collègues dessinateurs en avaient réalisé, et j’aime bien ce vin de copains », a expliqué Gab.
Le millésime 2024 de La Ficelle de Saint-Pourçain a été produit à partir d’une année difficile, marquée notamment par des gelées printanières précoces et un été capricieux. Mais ce vin nouveau aux arômes de fruits rouges et noirs s’avère équilibré et parfait en vin de soif, pour un repas généreux typique des bistrots. Assemblé avec 60% de gamay et 40% de pinot noir, il a été embouteillé après deux mois d’élevage en cuves en inox, et est vendu à 7, 50 € (prix public).
Près de 120.000 bouteilles sont produites cette année, à destination pour moitié des cafés et restaurants parisiens, de la grande distribution (20 %), en vente directe (20 %) et à l’export (10 %). À noter également que l’Union des Vignerons de Saint-Pourçain lancent en parallèle son Blanc Premier 2024, issu d’un assemblage de chardonnay (70 %) et de tressallier (30 %). Ce vin frais aux arômes de fruits exotiques, idéal pour l’apéritif, est produit dans 30.000 bouteilles environ, au prix public de 7,80 €.
