La montée en puissance de Bouvet Ladubay

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La Maison de Saumur, qui surfe sur l’engouement pour les effervescents, a su maintenir un niveau de qualité générale tout en créant des cuvées d’exception autour de l’AOC saumur brut.

La dynamique des crémants joue aujourd’hui un rôle important dans la bonne tenue générale du marché des vins de Loire. Le terroir et les cépages ligériens sont en effet bien adaptés à la demande des consommateurs. On assiste par ailleurs à une montée en gamme de ces vins avec des maisons de négoce comme Bouvet Labubay. Ce négociant est d’abord capable de produire des volumes importants, mais aussi de créer des cuvées haute couture qui n’ont pas grand-chose à envier à celles de Champagne, à l’image d’Ogmius, vieillie en fût de chêne et conditionnée ensuite en 3 852 magnums. Cette maison de négoce de Saumur, créée en 1851 par Étienne Bouvet et Célestine Ladubay a d’ailleurs été contrôlée par le groupe champenois Taittinger dans les années 1970 avant de passer successivement sous la houlette de plusieurs groupes internationaux. Mais curieusement, malgré ces évolutions capitalistiques, l’entreprise a conservé un caractère familial. Depuis 1932, la famille Monmousseau est en effet restée aux commandes opérationnelles de cette cave saumuroise, même après l’avoir cédée et, en 2015, Patrice Monmousseau et sa fille Juliette ont créé un holding d’investissement, Ogmius Capital, pour racheter Bouvet Labubay et lui offrir une nouvelle indépendance.

Le succès de la marque repose d’abord sur un approvisionnement dans le vignoble local de Saumur auprès de 80 vignerons partenaires dont une grande majorité des exploitations sont certifiées HVE (Haute valeur environnementale). La maison de négoce dispose d’une impressionnante winerie installée en 2008 sur près d’1,4 ha. Mais surtout, Bouvet Ladubay est célèbre dans la région pour ses 8 km de cave creusée dans le tuffeau. Elle abrite des millions de bouteilles, mais aussi 1 400 barriques de chêne dans lesquelles dort notamment Trésor, la cuvée emblématique de la maison.

Cette cave fait aussi partie d’un programme œnotouristique qui permet de découvrir cette maison de plusieurs manières. Chaque année, 39 000 personnes visitent ainsi les installations. Certains ont recours à la visite Vélo vintage, qui permet d’explorer les caves à bicyclette.

6,5 millions de bouteilles sont commercialisées chaque année. Les crémants, en pleine expansion, représentent un tiers de ces volumes. Un deuxième tiers est consacré à la production de saumur brut, une AOC datant de 1957 et sur laquelle Patrice Monmousseau a construit les grandes cuvées de la marque autour des assemblages de chenin, de chardonnay et de cabernet franc. La maison décline ainsi une collection composée de cinq saumurs bruts millésimés, Saphir, Trésor, Instinct, Zéro et Ogmius. Les quatre dernières cuvées vieillissent en fût de chêne.

La dernière partie des vins produits par la maison sont des effervescents produits hors AOC. Même à ce niveau, Bouvet Ladubay tient à apposer son nom sur des vins de qualité. Ce n’est pas un hasard si France Boissons diff use chez ses clients restaurateurs La Petite Bulle, produite en blanc et en rosé.

www.bouvet-ladubay.fr

LA CUVÉE SAPHIR

PRODUIT

Des cuvées millésimées de Bouvet Ladubay, Saphir est sans doute celle qui exprime le plus la fraîcheur, les arômes de fruits frais, de poire, de pêche blanche et de mirabelle, ponctués de notes miellées. Cette belle alliance de chenin et de chardonnay parvient à offrir, en vieillissant, de belles évolutions, comme en témoigne la dégustation du millésime 2003.

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