La typicité des terroirs volcaniques

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L’association des producteurs de vins volcaniques, Vinora, s’est retrouvée à Paris le 8 novembre pour une journée d’échanges au restaurant le Jaja (Paris 4e). Cette manifestation fait suite aux premiers pas de l’association le 30 janvier 2020 à l’occasion du premier salon des vins volcaniques, à Vulcania. Fondateur et président de Vinora, Pierre Desprat, célèbre producteur et négociant de vins d’Auvergne, a voulu relancer l’association à l’issue de la crise sanitaire. Il s’agissait de faire découvrir aux spécialistes du vin à Paris les typicités des vins volcaniques à travers les dégustations de côtes-d’auvergne, comme le Domaine Miolanne ou la Tour de pierre, mais aussi de quelques autres vins français produits sur un sol d’origine volcanique, à l’instar d’Agamy (côteaux du Beaujolais) ou La Croix Beaulieu (côteaux d’Aix-en-Provence). Des représentants internationaux venus d’Italie (Arteteke wines), des Açores (Arte del vino), de Grèce (Mavrommatis) ou de Hongrie (Gilvesy Winery) présentaient également leurs vins.

Au-delà de la découverte des crus, les représentants de l’association veulent mettre scientifiquement à jour le lien volcanique qui les unit. Ils essaient ainsi de prouver que le fil conducteur qui les réunit résulte d’une réelle typicité de leurs terroirs résultant de quatre roches volcaniques majeures : basalte, pépérite, pouzzolane et pierre ponce.

John Szabo, master sommelier, journaliste et écrivain canadien, expert des terroirs volcaniques, a ainsi lancé une première étude avec le concours de Jean-Baptiste Deroche, propriétaire du Domaine Miolanne, et Christian Coelho, maître de conférences. Ces travaux ont permis de comparer par analyse les vins, issus de quatre zones des côtes-d’auvergne disposant de vignes plantées sur le basalte et d’autres sur des roches sédimentaires. Les trois hommes ont présenté au Jaja la conclusion de cette première étude.

En comparant les échantillons de vins volcaniques et non volcaniques, ils ont démontré que le strontium est le fil conducteur des vins d’origine volcanique. Après analyse, il se retrouve présent à la fois, dans le sol, dans le raisin, dans le moult et dans le vin où sa concentration est de l’ordre de 1 mg/litre.

« Cela nous conforte dans nos choix de vinification pour comprendre notre terre et comment elle fonctionne », a indiqué Jean-Baptiste Deroche. Cette première pierre dans la compréhension des terroirs volcaniques devrait déboucher sur d’autres études sur d’autres sols volcaniques. Pierre Desprat nourrit également d’autres projets. Il envisage de créer une carte des climats du vignoble auvergnat assortie d’une étude géologique. Il espère ainsi convaincre le département et la région de participer au financement de ces travaux. Il souhaite par ailleurs porter un projet de développement européen qui permettrait une labellisation des terroirs volcaniques.

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