L’AOC Côte-Roannaise fait sa révolution

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Contre ses détracteurs, la côte roannaise travaille, depuis 40 ans, à redorer la réputation de ses vignes. Un pari aujourd’hui réussi, fruit du labeur d’une nouvelle génération de vignerons amoureux de son terroir.

À l’ouest de Roanne (Loire 42), sur la rive gauche de la Loire, le vignoble de l’appellation Côte-Roannaise appuie ses 215 hectares sur les contreforts du Massif central. Et si les premières traces de vignes dans ce territoire remontent au Moyen Âge, elles n’ont pas toujours eu bonne réputation. Pourtant, depuis les années 1970, la région a réalisé une véritable révolution viticole. Portée par une nouvelle génération de vignerons et soutenue par les chefs étoilés Pierre et Michel Troigros, elle aboutira, en 1994, à l’obtention de l’appellation d’origine contrôlée Côte-Roannaise.

Désormais, sur les 14 communes concernées par l’AOC, le gamay saint-romain est roi. Exposé au Levant, il pousse sur des sols granitiques et sableux, entre 300 et 500 mètres d’altitude, et subit un climat parfois peu clément. De ces raisins, les vignerons tirent « des vins gourmands et équilibrés, qui sont à 11,5° voire 12°, peu chaptalisés » explique Jean-Jacques Banchet, ancien sommelier de la maison Troisgros, aujourd’hui élu en charge notamment du festival Roanne Table Ouverte. À la dégustation, plus proches des beaujolais que des vins de Loire, les rouges de la côte roannaise sont également appréciés pour leur légèreté et leur goût fruité qui s’accordent parfaitement avec la simplicité et le naturel plébiscités aujourd’hui par les consommateurs.

Actuellement, 30 vignerons travaillent cet appélation. « Stéphane Serol, les frères Pluchot (Le Retour aux Sources), Yann Palais, Claude et Romain Paire (Domaine des Pothiers)… sont tous très motivés pour faire de la qualité même s’ils font peu de rendement », détaille Jean-Jacques Banchet . Abandonnant les méthodes de leurs grands-parents, ils se sont tournés vers la culture raisonnée et 40 % de l’appellation est désormais en bio. Pour autant, les bouteilles dépassant les 10 € restent encore rares.

Et si l’essentiel de la production régionale se fait en rouge et, en moindre quantité, en rosé (15 % des volumes), le blanc n’est pas en reste et prend de l’ampleur pour répondre à la demande des amateurs. Essentiellement issu de cépages chardonnay, pinot gris et viognier, il bénéficie de l’indication géographique protégé « Vin d’Urfé » depuis 2009.

Rançon du succès, l’œnotourisme se développe avec des événements variés pour faire découvrir les coteaux (festival le Cinéma a la Côte Roannaise, rallye-enquête dans les vignes…). Enfin, « critère qualitatif » selon Jean-Jacques Banchet, la Région attire désormais de nouveaux viticulteurs.

Renseignements : coteroannaise.fr

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