Un petit qui a tout d’un grand

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Fortement identitaire, le vignoble jurassien est en pleine renaissance. La grande diversité de ses vins, avec des spécialités inimitables, au premier rang desquelles figurent le vin jaune et le vin de paille, est un atout de taille pour se faire une place dans la restauration.

Jouxtant la Bourgogne, le vignoble du Jura s’étend sur le Revermont et occupe une bande nord-sud de 70 kilomètres de long et de 5 kilomètres de large sur les départements de Haute-Saône, du Doubs et du Jura, entre les villes de Salins-les-Bains au nord et de Saint-Amour au sud. Il est implanté sur des coteaux, à une altitude pouvant aller jusqu’à 350 mètres. C’est le seul qui porte le nom du département et il est également le plus petit vignoble français, avec une surface de 2 000 hectares. Si sa superficie est réduite, le Jura se démarque des autres régions viticoles avec une palette très vaste de vins rouges et rosés, vins blancs et vin jaune pour les vins tranquilles, mais aussi effervescents (crémant du Jura), liquoreux (vin de paille), mistelles (macvin du Jura), marcs et autres fines qui constituent la plus large palette qu’un vignoble puisse offrir. Cinq cépages y sont rois : le pinot noir et le chardonnay, que l’on retrouve également en Bourgogne, mais aussi trois autochtones, le trousseau, le poulsard et le savagnin, ce dernier étant le seul à prétendre à l’élaboration du vin jaune. S’il est longtemps resté méconnu, toutes ses particularités lui permettent de faire éclater au grand jour la qualité exceptionnelle et la grande diversité de ses vins.

Château-Chalon, village vigneron et berceau du vin jaune.

Château-Chalon, village vigneron et berceau du vin jaune.

« Alors que les restaurateurs boudaient un peu nos vins,ils commencent à percer en France. On les retrouve de plus en plus sur les tables en région (NDLR, 30 % des volumes sont écoulés sur le marché traditionnel), mais aussi dans les grandes villes telles Paris, Lyon ou encore Lille, se réjouit Baudoin de Chassey, directeur du Comité interprofessionnel des vins du Jura. Ils trouvent leur public auprès d’amateurs, de connaisseurs et de gastronomes. » Il faut dire que les vins du Jura se marient tout particulièrement avec la cuisine régionale et asiatique, mais constituent également un ingrédient de choix dans l’élaboration de certains plats de gastronomie, comme la poularde aux morilles, cuisinée avec du vin jaune. Cette dynamique a été impulsée par les efforts qualitatifs portés par l’interprofession, notamment sur les vins rouges. « Il y a eu une prise de conscience sur la façon de les travailler, le savoir-faire des vignerons s’est affiné, un pôle de recherche et développement a contribué à cette amélioration qualitative. » Les rouges présentent ainsi un profil peu tannique ; ils sont fruités, friands et faciles à boire. Du côté des blancs, la locomotive est sans conteste le vin jaune, qui jouit d’une forte identité, avec ses arômes inimitables de noix et de morilles. Si les vignerons veillent à faire la lumière sur d’autres vins, tout aussi méritants selon eux, il a le mérite de mettre un coup de projecteur sur la région.

Château-Chalon, village vigneron et berceau du vin jaune.

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