L’Union des boulangers va au Conseil d’État

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Le syndicat des boulangers indépendant saisit le Conseil d’État pour obtenir l’extension du bouclier tarifaire à toutes les boulangeries.

Boulangerie française. Crédit : Unsplash
Boulangerie française. Crédit : Unsplash

L’union des artisans boulanger indépendant et sept artisans-boulangers (Ubadi), ont annoncé le 1er mars avoir saisi le Conseil d’État afin d’obtenir l’extension du bouclier tarifaire à toutes les boulangeries françaises. En effet, depuis 2020 les artisans-boulangers doivent faire face, coup sur coup à la pandémie, qui a entraîné une chute de leur chiffre d’affaires en raison des confinements, une hausse du prix des matières premières (notamment le beurre et le blé) et désormais, une flambée du prix de l’énergie. Dans ce contexte, le syndicat a déposé un référé-liberté, dans le but d’étendre à tous les artisans-boulangers la protection du bouclier tarifaire.

Le syndicat regrette que le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement ne s’applique pas dans les mêmes proportions à toutes les boulangeries. Le bouclier permet en théorie, depuis janvier 2023, la mise en place d’une nouvelle grille de tarifs, censée plafonnées l’augmentation du prix de l’énergie. « Elle se traduit par une multiplication de 4 à 10 du prix de l’électricité. [Néanmoins], les boulangers considèrent que cette mesure créée une distorsion de concurrence avec les artisans-boulangers consommant moins de 36 kVA et qui peuvent bénéficier du bouclier tarifaire (plafonnant la hausse pour 2023 à 15 % des artisans-boulangers doté d’une puissance supérieure à 36kVA) », rapporte le syndicat.

Sauver des centaines de boulangeries

L’Ubadi s’inquiète et redoute que les mesures d’urgence proposées par l’État soient inefficaces. Même si le gouvernement a mis en place un amortisseur, « dont les effets sont plafonnés et dont la mise en place est d’une complexité telle que même les fournisseurs d’électricité ne savent pas comment l’utiliser. » Les artisans sont donc contraint de faire « l’avance de factures disproportionnées sans être certains de recevoir un jour l’aide promise qui de toute façon ne couvrira qu’une toute petite partie de la hausse constatée et dénoncée. »

Plus largement, la flambée des prix de l’électricité bouleverse les équilibres économiques des artisans-boulangers dont la consommation énergétique est importante. « C’est la raison pour laquelle l’Ubadi et plusieurs artisans-boulangers ont demandé à Maître Christophe Lèguevaques, avocat au barreau de Paris, de faire quelque chose », note l’organisation. Jérémy Ferrer, président du syndicat, regrette que « le gouvernement reste sourd à nos arguments et à nos cris d’alarme. Pourtant entre le coût de la mesure proposée et le coût économique et social de la disparition de centaines de boulangerie et de milliers d’emplois, il n’y a pas photo ».

Compte tenu de l’urgence, le Conseil d’État pourrait se prononcer dans quelques jours, d’après l’Ubadi.

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