Tout le monde sait que l’Auvergne, source d’inspiration naturelle, possède une richesse floristique exceptionnelle. Happy Plantes s’est inspirée de ce patrimoine pour construire des infusions sur mesure, d’abord destinées à la vente aux particuliers, puis, depuis quelques mois, aux professionnels de la restauration, donnant naissance à des mélanges personnalisés selon les désirs des chefs.
Si l’histoire se déroule en Auvergne, les prémices, elles, proviennent d’ailleurs, de beaucoup plus loin. Dans le parcours d’Amaya Calvo Valderrama, créatrice d’Happy Plantes, la nature a très vite joué les premiers rôles. « J’ai toujours voulu vivre à la campagne. Toute ma famille est espagnole mais j’ai grandi à Paris. Je passais tous mes étés à une heure de Madrid, dans la petite maison de mes grands- parents, qui avaient un très grand terrain, un potager, des poules… C’était mon idéal de vie », se souvient-elle. Durant ses études dans une école d’ingénieur agronome spécialisée dans les projets de développement pour valoriser les ressources locales, elle part quatre mois dans les piémonts de l’Himalaya, en stage chez un producteur de thé bio, puis six mois à Cuba, chez un producteur de plantes médicinales. À la suite de ces expériences, son compagnon, Charly – qui travaille désormais au sein d’Happy Plantes -, s’est vu proposer un poste en Auvergne, dans une coopérative de gelée royale française basée à Volvic.
C’est ainsi que la Parisienne d’origine espagnole foule la terre auvergnate qui verra naître son entreprise. « J’ai postulé à la Sicarappam (une coopérative agricole de producteurs de plantes médicinales et aromatiques basée dans le Puy-de-Dôme, NDLR) et l’entretien que j’ai eu est un des plus beaux moments de ma vie. »
À la clé, pas un poste, mais la construction de son propre projet : l’ouverture de sa boutique d’infusions à Volvic. Aujourd’hui, sur les 35 plantes utilisées dans ses tisanes, seules trois (hibiscus, gingembre et anis étoilé) ne sont pas issues de la Sicarappam puisqu’elles poussent à des milliers de kilomètres des volcans d’Auvergne.
Des plantes cueillies en Auvergne
Son positionnement : révéler le pouvoir des plantes par une gamme d’infusions originales, qui s’adresse aux superhéros du quotidien, qu’ils soient sportifs, geeks, écoliers ou mamans. « Avec ma gamme, mon but est de proposer des infusions “jeunes”, pour sortir de la tisane de grand-mère, mais en gardant les plantes d’antan », explique Amaya. Bien sûr, impossible de faire l’impasse sur les incontournables tisanes détox et apaisantes, mais toujours avec une simplicité et le même discours : des plantes, rien que des plantes, et auvergnates avant tout. Et ça marche.
En deux ans et demi, sa marque s’est imposée dans les épiceries bio auvergnates et parisiennes. Mais pas seulement. Depuis quelques mois, Happy Plantes met son savoir-faire et ses connaissances au service des chefs en leur proposant de composer des infusions sur mesure pour leurs restaurants ou leurs hôtels. « Ce qui me passionne avant tout c’est le goût, les saveurs. Avec juste des plantes on peut faire de bonnes choses, mais, pour ça, il faut de la qualité, c’est pour cela que la cueillette correspond bien », explique Amaya. En effet, l’autre segment où la désormais Auvergnate se détache, c’est sur son parti pris pour une cueillette responsable et bio, main dans la main avec la Sicarappam.
Dans la tête des chefs
Ainsi, Amaya part à la rencontre des chefs pour échanger sur les propriétés des plantes et établir ensemble la meilleure infusion possible pour le restaurant, les chambres d’hôtel ou le spa, pour un instant détente décuplé par les pouvoirs des plantes tant au niveau du goût que des vertus qui s’en dégagent. « Pour une infusion tonifiante, on va se tourner vers du romarin, de la sauge, de l’ortie, de la menthe poivrée. Pour une infusion drainante, on ira plus sur de la reine-des-prés, de la verveine citronnée ou de la vigne rouge », détaille-t-elle.
Ces soins de l’intérieur collent parfaitement à la tendance actuelle qui privilégie le bien-être et la santé en matière de gastronomie.
« Je viens sur place avec quarante à cinquante plantes différentes, et nous réfléchissons ensemble. On sent, on regarde, on réagit, on lance le dialogue, on goûte… » C’est un véritable échange qui s’ouvre pour concocter la meilleure recette possible, celle qui collera non seulement aux goûts et aux attentes du chef, mais également celle qui révélera quelque peu l’identité de la maison. Serge Vieira, Régis et Jacques Marcon, Christophe Bacquié, François Gagnaire ou Didier Désert à l’Ambassade d’Auvergne ont déjà fait confiance à Amaya et Happy Plantes pour leurs infusions personnalisées.
Une fois en salle, pour pouvoir parler de ces fameux mélanges et de ces plantes magiques, Amaya accompagne la brigade pour leur donner quelques clés sur les vertus de ses créations végétales et sur la cueillette. « Ainsi, ils peuvent parler des infusions comme ils parleraient d’un vin par exemple », précise-t-elle. Chez Serge Vieira, cette nouvelle manière de présenter la tisane de fin de repas interpelle les clients, qui se montrent plutôt réceptifs. « On est assez stupéfaits du volume demander en salle ! » Happy Plantes, ou comment rendre la tisane de mémé plus joyeuse et furieusement tendance, le pari d’Amaya Calvo Valderrama, toujours installée au cœur de Volvic, dans sa petite boutique, est réussi.
