Le Château du Breuil distille du calvados depuis 1954. Mais depuis son rachat en 2020, l’entreprise, désormais nommée La Spiriterie française, Château du Breuil – Normandie, s’est lancée dans le whisky et le rhum.
Le Château du Breuil, situé au Breuil-en-Auge, dans le département du Calvados, accueille depuis 1954 une distillerie de calvados. Néanmoins, depuis 2020, sous l’impulsion de nouveaux actionnaires, la propriété a pris un nouvel élan pour devenir, en 2021, La Spiriterie française, Château du Breuil – Normandie. « La volonté était de créer une fabrique de spiritueux normands », indique Chloé Vivien, chargée de communication et marketing. Ainsi, en juillet 2020, la gamme de rhum Rum Explorer, puis en février 2021, celle de whisky avec Le Breuil sont venus compléter l’offre de la maison. Cette dernière a par ailleurs décidé, en juillet 2021, d’investir à hauteur de 50 % dans la Distillerie C’est Nous, une microdistillerie située à Caen, qui produit du gin, de la vodka ou encore de la liqueur de café.
Le Château du Breuil est doté d’une riche histoire, puisque les deux tours du château remontent au XVIe siècle et la partie centrale date quant à elle du XVIIe siècle. « Le domaine a successivement accueilli un moulin à blé, une filature de lin et de coton, une fromagerie et une chocolaterie », explique Chloé Vivien, au sujet d’un bâtiment attenant, situé dans le parc de 28 ha, en bordure de la Touques. Pour produire son alcool en AOC calvados Pays d’Auge, la structure dispose de ses propres vergers situés aux alentours, pour une surface de 42 ha et un total de 22 000 pommiers. Quand elles arrivent à la propriété, les pommes sont lavées et pressées. Le jus ainsi obtenu fait alors l’objet d’une macération de 21 jours minimum pour permettre la fermentation. S’ensuivent une double fermentation, comme prévu par l’appellation, et un vieillissement minimum de deux ans pour obtenir le fameux alcool. Au total, 300 000 bouteilles sont produites chaque année, déclinées selon quatre gammes : traditionnelle, finition en fûts spéciaux, liqueur et prestige.
Du rhum et des whiskies calvadosiens
Pour ses rhums (environ 40 000 bouteilles), la Spiriterie française organise une sélection qu’elle importe et fait vieillir dans des fûts de chêne, afin d’ « apporter cette patte normande », comme le précise Chloé Vivien. L’offre est articulée autour des gammes : Origine, composée de huit rhums, sans ajout de sucre ; Blend, assemblage de rhums à cocktails ; et Selection Casks, dédiée aux amateurs. Enfin, le whisky français (environ 80 000 bouteilles), produit à partir d’orge Golden Promise, privilégiant ainsi la qualité au rendement, est initialement décliné en trois références correspondant à des élevages différents : Origine, Sherry Oloroso, finition tourbée. Par ailleurs, le marché français représente 45 % de l’activité de l’entreprise. Il est exclusivement tourné vers le réseau traditionnel, les CHR correspondant à 20 % du marché hexagonal.
La structure réalise la majorité de ses ventes à l’export (55 %), dans 65 pays, dont les premières places sont occupées par les États-Unis, l’Allemagne, la Suède et la Chine. « Développer notre whisky permet d’avoir une porte d’entrée pour le calvados et d’entrer chez les cavistes afin de proposer d’autres produits », argumente en outre Morgan Rubiard, directeur des activités touristiques et marketing, au sujet de leur stratégie. Ce dernier constate d’ailleurs une évolution dans la manière de consommer le calvados : « Il se boit traditionnellement pur en digestif, mais de plus en plus en cocktail et pur lors de l’apéritif. » La maison mise enfin sur le « spiritourisme ». Elle accueille ainsi près de 40 000 touristes par an. En plus de prévoir des visites guidées, de disposer d’une boutique mais également de salles de séminaire, la Spiriterie française met en location l’une des deux tours du château.
