Jean-Michel Déhais, directeur des rédactions et rédacteur en chef de l’Auvergnat de Paris et de Rungis Actualité, réagit à l’actualité des CHR.

Jean-Michel Déhais
Jean-Michel Déhais © Au Cœur des Villes

En donnant au quotidien Le Parisien une interview où il proposait notamment d’accorder aux salariés 9 % d’augmentation et un 13e mois, Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers de l’Umih, peut se vanter d’avoir jeté un pavé dans la mare.

LE GNI comme les syndicats associés à la centrale de la rue d’Anjou ont accueilli ces propos avec beaucoup de réserve. Sollicitée, l’Umih se refuse à tout commentaire. Un ange passe… Une question se pose, Thierry Grégoire a-t-il lancé un ballon d’essai ou s’est-il un peu avancé imprudemment ?

Quels que soient ses motifs, il a eu au moins le mérite de montrer qu‘il prenait très au sérieux la crise des vocations sans précédent dans le personnel des bars et restaurants.

Beaucoup de patrons ont pris leur calculette et ne voient pas comment consentir ces hausses de salaires dans une profession ou près de 40 % du CA HT sont accaparés par la masse salariale. Les deux concessions annoncées par Thierry Grégoire amèneraient mécaniquement une hausse de 17 % de la masse salariale

Dans cette hypothèse, 46 a 47 % du CA HT seraient alors mobilisés par les Coûts salariaux. Les hausses de tarifs à la carte qui permettraient d’absorber cette augmentation de prix de revient ne sont pas envisageables sans casser le marché.

Il teste la piste de la diminution des charges, mais pour qu’elle soit acceptable pour les comptes publics, il faudrait qu’elle s’accompagne d’une diminution de la protection sociale. Lors des prochains rendez-vous entre le patronat et les syndicats, le Gouvernement devra réaliser des prouesses dans les négociations pour démontrer que sa théorie du « en même temps » fonctionne bel et bien pour concilier hausse des salaires et baisse des charges.

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