Découvrez l’édito de l’Auvergnat de Paris du 30 mars 2023 par Mickaël Rolland, rédacteur en chef.
Que sa majesté Charles III se rassure, Emmanuel Macron a décidé de reporter la visite officielle qui était prévue dans l’Hexagone en début de semaine. Force est de constater que, malgré l’ampleur du désordre social, notre président de la République peut se montrer raisonnable et à l’écoute quand il s’agit de l’image de la France. Ce n’est pas vraiment le cas en ce qui concerne la politique intérieure. Confronté à son incapacité totale et manifeste à fédérer autour de ce dossier épineux, le gouvernement d’Élisabeth Borne a opté pour le 49.3. Il n’en fallait pas plus pour que, le 23 mars dernier, les opposants à la réforme des retraites emplissent les rues de France et de Navarre.
Pour tenter de restaurer le peu de confiance et de crédit dont disposent encore ses troupes, la Première ministre vient de déclarer qu’elle ouvrait une phase de dialogue ou plutôt une « séquence de consultations » de trois semaines aux côtés des parlementaires, partis politiques, élus locaux et partenaires sociaux. Une vaste esbroufe ? En attendant, les exploitants subissent de plein fouet le durcissement du dialogue social. À l’heure où nous écrivons ces lignes, une nouvelle journée de manifestation est d’ailleurs organisée. Pour seule réponse, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le déploiement d’un dispositif d’ordre inédit. Espérons qu’il suffise à contenir les débordements qui ont donné lieu, la semaine passée, au chaos dans la capitale et à d’innombrables dégradations. En première ligne à l’instar des CRS, on retrouve des restaurateurs qui ne demandent qu’à travailler.
