Réseau vrac & réemploi : une lutte à accentuer
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Lutter contre les suremballages, tout en poussant au vrac et au réemploi. Tel est l’objectif du Réseau Vrac & Réemploi. L’association communique sans relâche sur le sujet, afin de ne pas perdre l’avance que la France possède en la matière.

Le Réseau Vrac & Réemploi, association visant à démocratiser le réemploi des emballages et la consommation en vrac, est né en 2016 d’une idée simple. « Tous les produits sont dans des emballages jetables. Que faire pour changer ? Il faut combler un vide dans l’existence d’un écosystème, d’une réglementation et d’une offre de produits en vrac », explique Célia Rennesson, fondatrice et directrice générale de la structure. Et de se rappeler : « Rien n’existait dans le secteur. » Elle a donc décidé d’organiser un réseau autour de cette thématique. Structure qui compte aujourd’hui environ 500 entreprises et organisations adhérentes, « du metteur en marché au distributeur, en passant par les acteurs du réemploi ». Le Réseau Vrac & Réemploi dispose d’un « champ d’intervention large », autour de trois piliers. Tout d’abord, la structuration du marché à travers des actions de lobbying et l’organisation de groupes de travail techniques pour créer des normes.
Par ailleurs, sur ce point et à rebours de ce qu’on pourrait penser, « la France est plutôt pionnière d’un point de vue législatif », estime la directrice générale. Le droit français compte notamment la loi portant sur l’agriculture et l’alimentation du 30 octobre 2018 (loi Égalim), la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite loi Agec, du10 février 2020, mais aussi la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 qui a instauré la mise en place de l’Observatoire du réemploi et de la réutilisation, géré par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). « La législation a énormément tiré le développement du vrac et du réemploi et nous sommes également en avance parce que nous avons créé cette association qui est unique mais qui inspire la création de réseaux à l’étranger », poursuit-elle.
Garder son avance
Pour autant, il n’est nullement question de se reposer sur ses lauriers. « Nous ne sommes pas les plus mauvais, mais nous devons conserver notre avance. Nous avons besoin d’un soutien politique très fort et d’un maintien de la communication sur ces sujets », clame alors Célia Rennesson. Et de rappeler : « En 2023, nous avions un objectif de 5 % d’emballages réemployés. Il ne s’est élevé qu’à 2,2 %. » Des efforts restent donc à faire. D’au-tant plus lorsque l’objectif d’emballages réemployés ou réutilisés s’élève à 10 % pour 2027. S’agissant des CHR plus spécifiquement, « le réemploi n’a pas disparu, sur les sodas notamment, mais il a régressé sur les bouteilles de vin », constate-t-elle. Ensuite, l’objectif de l’association est de veiller au développement du marché à l’aide d’études pour le comprendre.
Mais aussi à l’aide du Salon du vrac et du réemploi qui revient, à l’occasion de sa 7e édition, à Paris, les 26 et 27 mai 2025. « Il rassemble toutes les solutions et tous les acteurs de l’économie du réemploi », précise Célia Rennesson. Enfin, le réseau assure la promotion du vrac et du réemploi des emballages à l’égard des entreprises comme des consommateurs. Pour ce faire, l’association organise chaque année, en mars, le Mois du Vrac et du Réemploi. L’opération consiste en la participation de commerces, collectivités, écoles ou entreprises pour organiser des animations visant à promouvoir la consommation en vrac et le réemploi des emballages. Le Réseau Vrac & Réemploi est loin de poser son bâton de pèlerin.