Main-d’œuvre étrangère : des régularisations complexes
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Selon les régions, la part de main-d’œuvre étrangère constituerait 10 à 20% des effectifs de la restauration, voire 25 et 30% en IDF.
L’immigration représente un vivier d’emplois pour la restauration. Selon les régions, la part de main-d’œuvre étrangère constituerait 10 à 20% des effectifs de la restauration. En Île-de-France, cette proportion monterait entre 25 et 30%. « On nous montre souvent du doigt, mais ce recours à la main-d’œuvre étrangère est encore plus important dans des secteurs comme le bâtiment, les services à la personne aidée et même chez les aides-soignants », assure Pascal Mousset, restaurateur parisien et président du GHR Paris Île-de-France.
Lors de la loi immigration, il a plaidé en faveur d’un assouplissement des conditions de régularisation pour les « alias » qui travaillent en utilisant le titre de séjour d’une personne tierce, et pour les apprentis étrangers, qui, une fois sortis du statut d’étudiant, peuvent se retrouver sans titre de séjour. Impossible alors de les embaucher. « Il existe un attachement réel avec des personnes que l’on a formées et avec qui on a travaillé plusieurs années, confie Pascal Mousset. Ensuite, en tant que chef d’entreprise, je déplore une perte énorme de compétences. »
Il a été déçu par la loi immigration, votée en décembre 2023 : « En première lecture, le texte prévoyait la possibilité d’obtention d’un titre de séjour provisoire pour les personnes qui pouvaient justifier de trois années de fiches de paie et qui parlaient français. Mais lors du vote final, le texte a été durci et c’est désormais au préfet de décider. Non seulement l’employeur doit financer le montage d’un dossier, prendre un avocat, mais de surcroît, en attendant la décision, il s’écoule un laps de temps de trois ou quatre mois durant lesquels, il devient impossible d’employer la personne. » Les retouches légales imposées au texte par le Conseil constitutionnel n’ont en rien modifié cette situation.