Franck Delvau : la présidence de l’Umih Paris Île-de-France en ligne de mire

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Candidat favori à la succession de Christian Navet à la tête de l’Umih Paris Île-de-France, Franck Delvau devrait prendre la présidence de l’organisation au mois de janvier.

Franck Delvau
Franck Delvau

En janvier prochain, Franck E Delvau devrait être probablement élu à la présidence du syndicat patronal Umih Paris Île-de-France. C’est une page qui se tourne puisque l’antenne francilienne de l’Umih a été dirigée pendant près de vingt ans par Christian Navet. L’actuel président, farouche indépendant, a dû batailler pendant toutes ces années pour exister face au Synhorcat, syndicat très présent dans la capitale. En effet, alors que sur le plan national et dans la plupart des départements français, l’Umih fait la course largement en tête, à Paris c’est le Synhorcat et aujourd’hui le GNI qui dominent les débats. Pourtant, depuis quelques années, l’Umih Paris a remonté la pente en se modernisant et en se dotant d’un nouveau siège, rue de l’Amiral-Mouchez.

Mais, surtout, l’organisation a pris une dimension régionale qui lui confère un poids supplémentaire.

D’ailleurs, s’il est élu Franck Delvau devrait régner sur une véritable structure régionale puisque l’antenne départementale de l’Essonne, qui vit encore en indépendante, devrait rejoindre la fédération régionale dès 20l9.

Vitrine de I’Umih

Franck Delvau souhaite que son organisation devienne la «vitrine de l’Umih » et se fixe l’objectif de réunir à terme 3000 adhérents.

Plus entrepreneur que restaurateur, cet homme de 55 ans n’a pas le profil habituel des adhérents du syndicat de la rue de l’Amiral-Mouchez. Il est arrivé tardivement dans le métier de restaurateur il y a une dizaine d’années, en devenant franchisé de l’enseigne de pizza Del Arte à Lille. ll a vite rattrapé le temps perdu en créant quatre restaurants dans la région Nord et un cinquième à Parly 2, et c’est à l’occasion de cette implantation qu’il s’est laissé convaincre d’adhérer à l’Umih Île-de-France. A priori rien ne le prédisposait à cette alliance, ni son implantation, ni son profil de multifranchisé, ni son enseigne, adhérente au SNRTC, même si ce syndicat est associé à l’Umih. Son caractère enjoué et convivial l’a sans doute attiré vers la rue de l’Amiral-Mouchez. Il faut également ajouter qu’il a élu domicile à Paris depuis de nombreuses années.

« Comme j’ai passé mon permis d’exploitation à Paris, j’ai approché le syndicat, raconte-t-il. C’était l’époque où Nicolas Sarkozy baissait la TVA en restauration. j’ai pu apprécier le travail revendicatif accompli et cela m’a intéressé. » Christian Navet a joué un grand rôle dans son ascension dans le syndicat. ll a vite repéré l’énergie, le charisme et la volonté d’aller de l’avant de Franck Delvau.

Rapidement, il lui a demandé de s’impliquer davantage dans le fonctionnement de l’Umih Île-de-France. « À l’époque, explique Franck Delvau, j’avais cinq restaurants à diriger et je ne pouvais guère libérer de temps. Pour me rendre disponible, j’ai revendu deux établissements et, depuis un an, j’ai pu me consacrer davantage à l’action syndicale.» Dauphin désigné de Christian Navet, Franck Delvau est totalement en phase avec son prédécesseur. Ce dernier a pris soin de soigner sa sortie en passant le flambeau à un homme capable de fédérer largement. Franck Delvau ne cache pas que la porte de son syndicat est largement ouverte au plus grand nombre : « je suis pour le regroupement de tous les types de restauration à table, des maîtres restaurateurs aux franchisés en passant par les brasseries, nombreuses en Île-de-France. Je ne nie pas que je suis plus entrepreneur qu’artisan, mais où est le problème ? » Il affirme que son engagement syndical vient de sa fibre associative : « Dans ma vie j’ai fait partie de multiples associations. Par le passé, j’ai notamment occupé la présidence d’une association de commerçants dans un centre commercial. » Ce patron a en effet mené une carrière longue et variée.

« Louis Le Duff est pour moi un maître. Si je suis chef d’entreprise aujourd’hui, c’est grâce à lui. »

Hasard du calendrier, c’est à Saint-Étienne, là où va se tenir dans quelques jours le congrès de l’Umih que sa carrière a vraiment commencé lorsqu’il est devenu cadre dans le groupe Casino Restauration, sous les ordres de Georges Plassat, homme clé qui sera par la suite amené à diriger le groupe Carrefour. Il va participer au développement des cafétérias Casino à travers la France. Lors de ses déplacements, comme les autres cadres, il était chargé d’une mission particulière. « Quand les Verts de Saint-Étienne allaient rencontrer une équipe dans les prochaines semaines, explique-t-il, le président de Casino, Antoine Guichard, nous demandait toujours dans nos déplacements d’observer le comportement des supporters, de l’équipe et de faire un rapport. Je me souviens ainsi d’avoir été assisté à des matchs du Losc pour expliquer ensuite aux Stéphanois l’ambiance qui régnait à Lille. » Il faut préciser que cette mission ne lui pesait guère. Grand amateur de football, il ne faut pas le prier pour aller dans les tribunes d’un stade. Il est aujourd’hui un fervent supporter du PSG.

Rencontre avec Louis Le Duff

Après son expérience chez Casino, il a pris la direction de Rennes en 1996 pour intégrer le groupe Le Duff. Il juge sa rencontre avec Louis Le Duff déterminante : « C’est pour moi un maître. Si je suis chef d’entreprise aujourd’hui, c’est grâce à lui. » Franck Delvau a exercé de nombreuses fonctions dans le groupe Le Duff et son ascension l’a conduit à un poste de directeur de division à Rennes. Lorsqu’il a souhaité se muer en entrepreneur, c’est naturellement une enseigne du groupe qu’il a choisi pour appuyer son projet. À l’Umih Paris Île-de-France, il détient déjà des responsabilités. Il est le correspondant de la CPME et occupe un fauteuil d’administrateur à la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Il annonce déjà qu’il conçoit son engagement syndical comme une parenthèse : « Je me donne cinq ans, assure-t-il, et je m’en irai pour laisser la place à d’autres. Je profiterai alors de la vie. » Il entend faire croître le nombre d’adhérents durant cette période. Pour ce faire, il veut mettre le syndicat au service des adhérents. Rue de l’Amiral-Mouchez, il dispose désormais d’une équipe de sept permanents capables de répondre aux questions pratiques des professionnels, notamment en termes juridiques. Il a embauché un community manager qui a mis l’organisation sur les réseaux sociaux et modifié le site du syndicat en y mettant en place un onglet interactif sur l’emploi.

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