Manifestations agricoles : Rungis loin de la tourmente 

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Malgré les diverses manifestations agricoles ayant lieu dans toute la France, les agriculteurs sont encore loin du ventre de Paris. Pour l’instant, Rungis baigne dans sa « plénitude » habituelle et les livraisons, bien que retardées, arrivent presque toutes à bon port.

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Le calme à Rungis ce mardi 30 janvier malgré les diverses manifestations agricoles. Crédit : Elisa Hendrickx.

Si depuis plusieurs semaines l’Europe est secouée par diverses manifestations agricoles, le marché international de Rungis, pourtant menacé de blocus par la Coordination Rurale, continue de baigner dans sa «plénitude» habituelle.Au Mercato, un café de Rungis, Laurent Bernard*, barman, sert ses cafés tout en gardant un oeil sur l’écran relayant les informations de BFM TV : « ici,il ne se passe rien d’inhabituel même si on dirait que c’est la chaos partout.» déclare-t-il. «Ils n’arriveront jamais à pénétrer Rungis, c’est une forteresse», indique Bilal Bérard* vendeur de fruits et légumes sur le site.

Pourtant, les forces de l’ordre ont bel et bien été déployées aux portes du ventre de Paris : «la seule différence c’est que toutes les personnes qui arrivent à Rungis depuis hier sont contrôlées à l’entrée», précise le vendeur de fruit et légumes.En effet, le convoi d’agriculteurs parti d’Agen (47)pour rejoindre Rungis a été bloqué sur l’A20, aux alentours de Limoges.

Rungis, bien livré

En ce qui concerne les livraisons «il y a un peu de retard car plusieurs axes sont bloqués vers Paris mais nous recevons grosso modo autant de marchandises que d’habitude», précise Jean-Paul Boisseux, responsable entrepôt. Ceci est également lié au fait que les fruits et légumes français ne représentent «que 10 à 20% du stock total de la catégorie primeur de Rungis», précise Bilal Bérard*. En effet, ce dernier souligne que les prix proposés par les producteurs français ne peuvent pas rivaliser avec les prix de certains pays européens «1 kilo de pommes en Pologne nous revient entre 0,60 et 0,70 € alors que pour des pommes françaises il faut compter au moins 2,20 €», justifie Bilal Bérard. Même si les différents acteurs affirment soutenir et comprendre les revendications des agriculteurs français ils restent néanmoins persuadés que «c’est à l’état de prendre des décisions pour alléger leurs charges afin qu’ils puissent proposer différents prix

À Rungis, le blocage de certains transporteurs en provenance de l’Espagne ou du Maroc «fait seulement flamber les prix des cargaisons en provenance d’Europe de l’Est», selon Bilal Bérard avant d’ajouter : «les restaurateurs effrayés par les événements font des stocks et les prix augmentent, il n’y a que Rungis qui est gagnant pour l’instant !»

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