Le rouge du Roussillon fait son retour 

  • Temps de lecture : 2 min

Des qualités gustatives indéniables, il est trop petit et pas assez « blushé » pour plaire au marché. Pourtant, sous sa peau orange piquée de carmin, l’abricot rouge du Roussillon cache une authentique bombe de saveurs. Grâce à son AOP, la variété revient au goût du jour… et c’est tant mieux.

Abricots
Leur chair ferme et très parfumée en fait d’excellents abricots, aussi bons frais que transformés en tartes, crumbles, sorbets… Crédit : DR.

« La variété rouge du Roussillon a pendant longtemps représenté près de 75 % des vergers d’abricots du département des Pyrénées-Orientales, détaille Jean Pratx, producteur à Rivesaltes (66) et vice-président de l’organisme de défense et de gestion de l’appellation. Et puis, les consommateurs ont voulu des abricots très rouges, pour l’aspect “joli”. C’est l’AOP, obtenue en 2016, qui a sauvé cette production emblématique. Aujourd’hui, la filière se porte de mieux en mieux. Les producteurs se mettent même à replanter des “rouges”. Nous avons bon espoir que cette dynamique se poursuive pour avoir davantage de volumes à proposer dans les années à venir. » Si la variété originelle ne se cultive quasiment plus, trois cultivars améliorés – tous issus de la famille des rouges – peuvent désormais être exploités. « Sans avoir rien perdu de leurs qualités organoleptiques, ces variantes sont un peu plus calibrées et possèdent une meilleure tenue dans le temps, précise le producteur. Le rouge du Roussillon est vraiment un fruit à part : il n’est pas très juteux, mais dégage un parfum exceptionnel et des arômes intenses quand on le croque ». Ses qualités nutritionnelles en font par ailleurs un superaliment santé. Riche en vitamine A, l’abricot est l’un des fruits qui présente la plus forte teneur en minéraux et oligo-éléments.

Un colis commun spécial grossiste 

Très apprécié pour sa saveur sucrée, sa faible acidité et sa texture souple, le rouge du Roussillon AOP a la cote auprès des transformateurs, notamment pour la fabrication de nectars, de sorbets et de confitures. Côté frais, c’est dans les supermarchés qu’il reste le plus distribué. « Nous avons néanmoins mis en place assez récemment un colis commun à destination des grossistes et des primeurs, fait valoir Jean Pratx, fort de l’expérience que lui-même entretient de longue date avec l’enseigne Metro. Jusqu’à présent, nous nous étions concentrés sur la grande distribution avec un format barquette. Puis, nous avons compris qu’on se fermait des portes et qu’il existait une demande ailleurs : chez les professionnels des fruits et légumes, les restaurateurs. » Afin de développer ce segment, l’organisme de gestion de la filière propose ainsi un colis marketé « Abricot rouge du Roussillon » en 2,5 kg et en 5 kg. « Cette initiative a déjà permis d’accroître les volumes de vente, et l’offre AOP en bio va aussi se développer en ce sens », ajoute Jean Pratx, dont l’exploitation est certifiée agriculture biologique. Une démarche de qualité qui permet par ailleurs à la filière de tenir bon face à la guerre des prix menée par le voisin espagnol, avec une offre différenciante et haut de gamme. Attention, la saison ne dure que trois semaines, du 20 juin au 15 juillet. C’est le moment d’en profiter !

PARTAGER