Guigal dévoile le 1er millésime de château de Nalys

  • Temps de lecture : 3 min

La célèbre maison des côtes-du-rhône septentrionales vient de présenter son premier millésime de château de Nalys, acquis en 2018. La famille Guigal, qui fut pionnière dans la production de vins de haute qualité dans la région, entend ainsi se positionner durablement dans l’AOC châteauneuf-du-pape.

Ève Guigual et Philipe Guigual
Ève Guigual et Philipe Guigual

Au mois de novembre, Philippe Guigal et son épouse Ève présentaient leurs vins à Paris. Mais, nouveauté cette année, à côté des célèbres condrieu et côte-rôtie de la maison de vins d’Ampuis (Rhône), apparaissaient pour la première fois les vins du château de Nalys, rachetés en juillet 2017. Ce domaine de 60 ha, entièrement positionné en appellation châteauneuf-du-pape, offre à Guigal une position renforcée sur les côtes-du-rhône méridionales. Les vins du château de Nalys conservent néanmoins leur identité, même si le nom de Guigal figure désormais au bas de l’étiquette.

Cette acquisition vient positionner dans la partie méridionale du vignoble une entreprise familiale d’abord réputée pour l’expression particulière de ses syrahs et de ses viogniers dans les AOC des côtes-du-rhône septentrionales. Il faut savoir que la marque ne se résume pas à une simple activité de négoce. Avant le rachat du château de Nalys, Guigal disposait de 75 ha de vigne dans les AOC côte-rôtie, condrieu, hermitage, saint-joseph et crozes-hermitage. Cet inventaire des propriétés de la maison ne comprend pas le domaine Vidal-Fleury , propriété de l’entreprise, mais n’arborant pas la marque. Elle complète ses approvisionnements en achetant localement du raisin. Enfin, la maison exerce aussi le métier de négociant éleveur, mais ce secteur est loin d’être majoritaire dans l’entreprise. Créée après-guerre par Étienne Guigal, cette maison fut ensuite développée son fils, Marcel, qui en a confié les rênes il y a une dizaine d’années à son fils Philippe, actuel directeur général. 

8,5 millions de bouteilles et 27 références de vins

L’entreprise réalise un CA de 58 M€ et commercialise près de 8,5 millions de cols chaque année. On compte actuellement 27 références de vins, qui présentent des prix moyens pouvant varier de 8 € (départ cave) pour un côtes-du-rhône générique à 175 € pour l’emblématique cuvée La Turque (côte-rôtie). Guigal présente également la caractéristique d’être bien positionnée sur les blancs, puisque cette couleur représente un quart de sa production, soit une proportion largement supérieure à ce qui se pratique dans les côtes-du-rhône. Parmi les 270 000 bouteilles produites chaque année par château de Nalys, on retrouve aussi une proportion assez élevée de blancs (18 %). L’export absorbe près de la moitié de cette production et, en France, la commercialisation est pratiquement exclusivement tournée vers le circuit traditionnel, exception faite de la chaîne Monoprix. On retrouve ainsi les vins de Guigal dans le catalogue Richard ou les linéaires de Metro France et de Promocash.

Vidal-Fleury, l’électron libre de Guigal

Guigual est également propriétaire de Vidal-Fleury. Créé en 1924 dans les côtes-du-rhône septentrionales, Vidal-Fleury est un négociant producteur qui s’appuie sur 62 ha de vigne (côte-rôtie 35 ha, condrieu 12 ha, saint-joseph 11 ha, crozes-hermitage 4 ha) et produit annuellement plus d’un million de bouteilles. Ce domaine est très lié à la famille Guigal, puisqu’Étienne, le fondateur, y travailla avant-guerre. Dans les années 1990, ses descendants ont acquis ce domaine en lui laissant une grande autonomie. La mention Guigal ne figure pas sur les bouteilles de Vidal-Fleury, car cette entreprise maintient un style personnel à ses vins. 

Le chai de Vidal-Fleury. 

Depuis 2008, Guy Sarton du Jonchay dirige le domaine. Cet œnologue, qui a travaillé par le passé en Argentine et dans le Bordelais, a bénéficié lors de son arrivée d’un investissement de 20 M€ en 2008 injectés dans la rénovation de la cave. Guy Sarton du Jonchay proscrit les sélections parcellaires et entend mettre sur le marché des vins précisément marqués par leur terroir. C’est très net si l’on compare ses côte-rôtie brune et blonde, où les nuances du sol sont très perceptibles en termes de dégustation. Très présent à l’export, où il réalise 70 % de ses ventes, ce domaine reste étroitement lié au réseau traditionnel, même si, comme le regrette Guy Sarton du Jonchay, ce marché, avec ses coefficients élevés, ne laisse pas toujours leur chance à des vins de qualité.

guigal.com

PARTAGER