TEVC : un chiffre d’affaires en hausse de 4 % en 2024

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Le groupe coopératif Terroirs & Vignerons de Champagne (TEVC), qui possède les champagnes Nicolas Feuillatte, Castelnau, Abelé 1757 et Henriot, a connu une année 2024 satisfaisante. En effet, en dépit de la conjoncture difficile, la structure rapporte un chiffre d’affaires de 282,3 millions d’euros, en hausse de 4 % par rapport à 2023.

Christophe Juarez et Véronique Blin sont, respectivement, directeur général et présidente du groupe TEVC. Crédit : TEVC.
Christophe Juarez et Véronique Blin sont, respectivement, directeur général et présidente du groupe TEVC. Crédit : TEVC.

Comme chaque année, Terroirs & Vignerons de Champagne (TEVC) a effectué un bilan de l’année écoulée, par la voix de son directeur général Christophe Juarez. Le groupe coopératif qui possède les champagnes Nicolas Feuillatte, Castelnau, Abelé 1757 et Henriot peut se montrer satisfait de son année 2024, au regard du marché du champagne et de la performance moyenne affichée. TEVC rapporte un chiffre d’affaires de 282,3 millions d’euros, en hausse de 4 % par rapport à 2023 (270,9 millions d’euros cette année-là). Une belle performance, « sur un marché globalement en baisse de 8,8 % en valeur ». En outre, la valeur ajoutée progresse de 7,7 %, pour atteindre 62,7 millions d’euros. Elle a été « portée par la premiumisation de nos marques et le recadrage de nos budgets de fonctionnement », comme l’indique TEVC.

Aussi, le chiffre d’affaires commercial des marques de TEVC s’est élevé en 2024 à 227,5 millions d’euros, en hausse de 3 %. « Dans son ensemble, le groupe affiche une grande stabilité de ses volumes à -1 % alors que la filière champagne recule de 9,2 % », précise TEVC. Dans le détail, Champagne Nicolas Feuillatte a vu son chiffre d’affaires progresser de 5 %, passant de 159 millions d’euros en 2023 à 167,5 millions d’euros en 2024. « Fidèle à son ancrage populaire, la marque conforte sa position de “champagne préféré des Français”, avec 65 % de ses ventes en valeur réalisées dans l’hexagone tout en affirmant sa présence dans les circuits traditionnels. Les ventes en CHR et chez les grossistes enregistrent des croissances à deux chiffres, en décalage avec les tensions du BtoB et des réseaux cavistes », ajoute TEVC.

Un chiffre d’affaires consolidé de 323 millions d’euros

Champagne Castelnau a quant à lui vu son chiffre d’affaires progresser pour la deuxième année consécutive, à 3,1 % en 2024. « Il a franchi la barre des 10 millions d’euros avec un nouveau positionnement en cours », précise Christophe Juarez. En effet, les équipes poursuivent la construction de la distribution de la marque, en phase avec « le profil gastronomique des cuvées », comme l’avance le groupe.

S’agissant de Champagne Abelé 1757 cette fois, son chiffre d’affaires a fait un bond de 7 %. « Il promet de belles ouvertures de croissance en 2025 puisque, parmi les temps forts de l’année, un premier accord de distribution sélective a été signé au Royaume-Uni », se félicite TEVC. Quant à Champagne Henriot, son chiffre d’affaires est « resté stable durant cette année de transition », indique le directeur général de TEVC. Pour rappel, le groupe a fait l’acquisition de cette marque de champagne à la fin 2023. Ses volumes ont en outre connu une croissance de 11,7 %, « témoignant d’une stratégie commerciale efficace à l’international », selon TEVC.

Néanmoins, le résultat net, correspondant à 7,8 millions d’euros en 2024, s’est rétracté de 15,1 %. L’illustration de l’augmentation des coûts (charges financières et masse salariale). Enfin, dans les comptes consolidés, « l’intégration de Champagne Henriot a eu un effet positif sur le chiffre d’affaires. Nous avons franchi la barre des 300 millions d’euros, à 323 millions d’euros. Alors que sans lui, nous serions quasiment au même niveau que l’année précédente », explique Christophe Juarez. Le chiffre d’affaires consolidé est ainsi en progression de 11,17 % par rapport à celui de 2023. Le résultat net consolidé s’élève quant à lui à 4,2 millions d’euros, en chute de 51,86 % en un an.

Moins de désir pour le champagne

Des données qui s’inscrivent dans un contexte particulier, rappelé par le directeur général du groupe : « Le secteur fait face à des vents contraires forts depuis deux ans. Il faut s’adapter. » En cause notamment, « la très forte dégradation de la désirabilité du champagne, qui a commencé à perdre son aura et son prestige ; il n’est plus aujourd’hui la priorité absolue en termes de commandes, il se retrouve mélangé au milieu des autres appellations », constate-t-il ainsi.

Aussi, une évolution de la clientèle avec, d’une part, « une perte d’acheteurs estimée à 17 millions en deux dans les grands pays développés », et, d’autre part, « une clientèle vieillissante ». Le directeur général se veut tout de même rassurant sur ce dernier point en avançant que « 25 % des clients ont moins de 40 ans ». Néanmoins, « le champagne et le vin en général ont peu évolué dans leur discours, qui se révèle trop compliqué, intimidant et éloigné du vocable habituel des jeunes », prévient-il.

Celui-ci met également en cause la distribution du champagne : « Nous constatons un effritement du pouvoir du secteur traditionnel, c’est-à-dire le créneau sur lequel s’appuyaient les marques pour leur chiffre d’affaires et leur notoriété. » Face à tous ces enjeux, Christophe Juarez dicte la marche à suivre pour TEVC : « Notre priorité est de consolider les positions acquises, d’investir dans le champagne et nos marques pour justifier nos prix. »

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