Le Comité Champagne publie un rapport formalisant sa stratégie RSE

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Le Comité Champagne a dévoilé un rapport d’impact visant à formaliser sa stratégie de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

David Chatillon (à g.) et Maxime Toubart, coprésidents du Comité Champagne, ont présenté le rapport d'impact sur la stratégie RSE. Crédit : Aurélien Peyramaure - Au Cœur du CHR.
David Chatillon (à g.) et Maxime Toubart, coprésidents du Comité Champagne, ont présenté le rapport d'impact sur la stratégie RSE. Crédit : Aurélien Peyramaure - Au Cœur du CHR.

Le millésime 2024 sera à oublier pour l’AOC champagne. En effet, le bilan de l’année dernière se porte à 271,4 millions de bouteilles expédiées, soit une chute de 9,2% par rapport à 2023. « Le champagne représente le baromètre de l’humeur des populations », justifie David Chatillon, président de l’Union des maisons de Champagne et coprésident du Comité Champagne, pour tenter de relativiser la situation. Et de poursuivre : « Le monde n’est pas à la fête aujourd’hui. 2024 a vu des conflits géopolitiques majeures qui ont pesé sur le moral, complétés par un attentisme politique généralisé. De plus, l’inflation persiste et pèse sur le pouvoir d’achat. »

Néanmoins, en dépit de ce lourd contexte, « nous restons optimistes », assure alors Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de la Champagne et coprésident du Comité Champagne. En ce sens, l’interprofession des vins de Champagne mise sur la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). « Notre ambition est de faire toujours mieux sur les plans économique, sociétal et environnemental », affirme ainsi David Chatillon.

Une stratégie RSE du Comité Champagne initiée en 2022

L’interprofession a donc initié en 2022 une stratégie de responsabilité sociétale de la filière visant à identifier les enjeux, évaluer les progrès réalisés et déterminer les actions à mener. « Il s’agit d’un diagnostic de maturité sur l’ensemble des enjeux retenus. Cette analyse permet de voir où porter en priorité nos efforts », poursuit-il.

Le résultat a été présenté en ce début d’année sous la forme d’un rapport d’impact, qui formalise pour la première fois cette stratégie RSE. Il se présente sous la forme de quatre axes, eux-mêmes subdivisés en trois thématiques. Tout d’abord, l’axe « Agir Ensemble », qui prévoit l’enjeu d’animation du collectif, illustré par la Feuille de route enrichie définie en 2022, mais également le fait d’assurer une gouvernance responsable ainsi que la protection et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel de l’AOC.

La lutte contre le réchauffement climatique

Ensuite, au sein du deuxième axe baptisé « Pour le champagne », le rapport liste l’amélioration des conditions de travail, la préservation du sol, de la biodiversité et de la ressource en eau, sans oublier la mission de rendre le vignoble plus résilient face au changement climatique. S’agissant de ce dernier point, a été lancé « un programme de développement variétal par hybridation pour donner des cépages plus résistants aux maladies », précise Maxime Toubart. Un programme qui a obtenu des résultats concrets avec l’inscription, en 2023, du cépage voltis au cahier des charges de l’appellation pour une expérimentation de 10 ans.

Le coprésident du Comité Champagne en a profité pour se féliciter du projet de serre Qanopée, visant à produire en milieu confiné et hors-sol des plants de vignes dans le but de sécuriser le matériel végétal, qui sera « bientôt opérationnelle ».

L’enjeu de se renouveler sans cesse

Quant à l’axe 3, intitulé « Pour la Champagne », il met en exergue les enjeux d’attractivité des emplois, d’amplification des actions en matière d’économie circulaire avec notamment l’éco-conception, et la participation à l’ancrage local, via l’œnotourisme par exemple. Enfin, le dernier axe est celui de la contribution aux défis sociétaux, avec quatre enjeux identifiés : anticiper les évolutions sociétales et réglementaires ; accompagner une consommation responsable ; et réduire les émissions de gaz à effet de serre, illustré par son objectif « Net Zéro Carbone » d’ici 2050.

« La Champagne a connu des moments de doute, cela ne sert à rien de faire peur. Notre ambition est de ne pas être statique mais d’évoluer, de rester le vin exceptionnel », insiste Maxime Toubart. Pour rappel, l’AOC champagne dénombre 16.200 vignerons, 390 maisons de champagne et 125 coopératives. Et ce, pour un total de 34.200 hectares sur 319 communes de cinq départements (Aisne, Aube, Haute-Marne, Marne, Seine-et-Marne).

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