Codigel : Success story à Lucena

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Laurent Sibille, à la tête de l’importateur-distributeur Codigel, nourrit des relations étroites avec Coreco et Docriluc, deux sociétés espagnoles basées à Lucena. Coreco figure d’ailleurs au capital de Codigel. Un partenariat synonyme de succès dans un secteur du froid très concurrentiel.

Coreco conçoit, entre autres, des éléments de chambres froides qui seront par la suite assemblés.
Coreco conçoit, entre autres, des éléments de chambres froides qui seront par la suite assemblés. Crédits : Mickaël Rolland

Armoire et vitrine, table réfrigérée, saladette et autre chambre froide… La liste des produits – en froid positif ou négatif – sortant des usines espagnoles de Coreco et Docriluc est longue. Coreco, tout comme Docriluc, a été fondé en Andalousie par Joaquin López, et dispose de deux sites de production, à Lucena et dans sa périphérie, s’étalant sur 40.000 m2. Ces deux usines sont notamment dédiées à la fabrication de la gamme d’armoires et de meubles réfrigérés importée puis commercialisée en France par Codigel et son P-DG Laurent Sibille.

iLaurent Sibille, au centre, en compagnie de Joaquin López et des dirigeants de Coreco.
Laurent Sibille, au centre, en compagnie de Joaquin López et des dirigeants de Coreco. Crédits : Mickaël Rolland

Fondée en 1986 en Espagne, Coreco emploie plus de 300 salariés dont les équipes sont renforcées par des saisonniers lorsque le carnet de commande déborde. Elle est présente dans 78 pays à travers un réseau de distributeurs et d’installateurs.

Une alliance forte et profitable

Si l’on considère l’activité de Docriluc, les deux sociétés emploient 600 salariés pour un CA de 62 millions d’euros en 2021. Si Coreco est née dans la Péninsule ibérique, la société, au regard de ses liens avec Codigel (l’Espagnol détient 17 % du Français), est adhérente du Syndicat national de l’équipement des grandes cuisines (Syneg), depuis 2019.

Laurent Sibille, P-DG de Codigel et partenaire stratégique de Coreco et Docriluc, présente une saladette. Crédits : Mickaël Rolland.

« Coreco bénéficie d’une première usine dédiée aux chambres froides tandis que la seconde fabrique des armoires et des meubles froids », explique Laurent Sibille, qui pilote quant à lui une entreprise d’une quarantaine de salariés. Ce dernier a pris la suite de sa mère qui avait lancé Codigel dans les années 1960. Il a rencontré les représentants de Coreco et Docriluc lors d’une édition d’Equip’Hotel en 1996.

Depuis, ils ne se sont plus quittés : 53 à 54 % du chiffre d’affaires de Codigel (environ 22 M€ en 2021) dépend de la vente, dans l’Hexagone, de produits estampillés Coreco ou Docriluc. Pour ces derniers, Codigel représente 32 % des parts de marché à l’export.

Hausse du chiffre d’affaires

Si la société présidée par Laurent Sibille ne fabrique rien, elle dépend de l’activité de ses voisins espagnols. Coreco et Docriluc devraient connaître une hausse de CA à deux chiffres en 2022. Mais la part de l’inflation dans cette croissance est non négligeable. À titre d’exemple, Coreco achète 70.000 compresseurs chaque année pour construire ses appareils. Ces compresseurs sont essentiels car ce sont eux qui sont à l’origine de la production de froid au sein des armoires et des meubles. Or leur prix a augmenté de 30 % quand celui du cuivre, un métal essentiel, affiche +18 %. De leur côté, le coût des emballages s’envole de 27 %.

« En moyenne, nous achetons le matériel 8 % plus cher »

Un contexte qui se répercute sur les affaires de Codigel. Pour faire face, maîtriser ses coûts d’achats et répondre aux commandes de ses clients, Codigel a en effet choisi de « stocker davantage de produits » et de recourir aux Prêts garantis par l’Etat (PGE). « En moyenne, nous achetons le matériel 8 % plus cher. Les armoires d’une porte, selon les modèles, sont entre 10 et 20 % plus cher », déplore Laurent Sibille, qui a été contraint de rogner sur sa marge.

À cela s’ajoute le coût du transport depuis l’Espagne : « On nous a parfois demandé jusqu’à 3.000 euros au lieu de 1.800 euros par camion pour aller de Lucena à Paris. » Malgré tout, Codigel peut se targuer de commercialiser des produits d’une grande qualité. Son partenaire Coreco figure parmi les meilleurs fabricants européens aux côtés de Liebherr ou Electrolux.

Un ouvrier de Coreco au début du processus de fabrication d’une amoire frigorique.

Du polyéthylène est utilisé pour garantir l’isolation des appareils.

Coreco produit entre autres des vitrines et armoires frigorifiques.

L’intégralité des pièces est assemblée dans les usines de Lucena, en Espagne.

Les ouvriers de Coreco s’affairent à la fabrication de “coffres” qui seront logés au sein des armoires froides.

Par ailleurs, dans le domaine de l’eau, Codigel distribue la marque Cosmetal. Cette dernière est « à l’origine de la plus grande gamme de fontaines à eau du marché ». On trouve également Adler en matière de lave-verres et lave-vaisselles. Entre autres partenaires, on peut aussi citer Ugolini, leader européen des machines à crème glacée et de distribution de jus de fruits.

En matière de restauration, Codigel propose des appareils Eratos (tables, plonges, meubles) et Mirror (planchas), mais aussi HR et ses fours et autres toasteurs. À noter que depuis décembre 2017, Codigel s’est implanté à Ecquevilly (78) pour accroître considérablement ses capacités de stockage. Avec plus de 5000 m2 d’entrepôt, six quais de chargement et trois millions d’euros de stock, le distributeur peut ratisser toute la France et fournir tout type de machine professionnelle.

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