Le malbec au cœur de la stratégie du Syndicat des Côtes de Bourg
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Le Syndicat des Côtes de Bourg, appellation située au nord de Bordeaux, met en avant le malbec afin de diversifier sa gamme de vins.
Dans le vignoble bordelais, au milieu d’appellations qui ne sont plus à présenter, l’AOC côtes-de-bourg, située sur la rive droite, au nord de Bordeaux (Gironde), souhaite tirer son épingle du jeu. De par la nouvelle génération qui représente un tiers des domaines, alors que l’AOC dénombre 220 opérateurs, dont 160 vignerons indépendants et 60 coopérateurs dont quatre caves coopératives.
Mais aussi par l’approche écoresponsable avec 25% des surfaces certifiées bio ou en conversion. « Plus de 90% des surfaces possèdent une certification environnementale, que ce soit HVE, Terra Vitis ou Agriculture Biologique », n’oublie pas d’ajouter Didier Gontier, directeur du syndicat des Côtes de Bourg. Étant précisé que l’appellation représente un total de 3.000 ha de vignes. Sur cette superficie, seuls 40 ha sont plantés en blanc avec une forte proportion de sauvignon blanc, suivi du colombard et du sémillon.
L’omniprésence du rouge
Historiquement, le rouge possède une place écrasante dans la production totale. Pour preuve, sur les 140.000 hl produits en moyenne chaque année – soit « entre 15 et 20 millions de bouteilles », comme l’indique Didier Gontier – seul 1% correspond à du vin blanc. D’ailleurs, l’AOC pour les vins rouges a été créée en 1936 tandis que l’appellation côtes-de-bourg blanc est apparue en 1945.
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De plus, bien que le merlot soit le cépage rouge majoritaire (65% des surfaces), une place grandissante est accordée au malbec, qui effectue ainsi son retour en force. Il s’agit d’ailleurs de la ligne directrice suivie par les vignerons de l’appellation. « Il s’agit d’un cépage historique mais nous l’avons relancé à la fin des années 1990. Alors qu’il représentait 5% de l’encépagement en rouge en 2000, il atteint aujourd’hui les 10% », détaille Didier Gontier.
Un cépage adapté à l’époque actuelle
Par ailleurs, le choix du malbec s’inscrit dans un contexte de dérèglement climatique et d’évolution des habitudes de consommation. En effet, « c’est un cépage qui possède la particularité de pouvoir bien résister aux millésimes plus chauds. Il présente un taux d’acidité et une fraîcheur qui permettent de produire des cuvées intéressantes », explique le directeur du syndicat. La mise en valeur passe alors par des cuvées en monocépage. « Nous sommes aujourd’hui à une trentaine de cuvées dédiées au malbec », se félicite-t-il ainsi. Le syndicat voit ainsi ces vins marqués par le malbec comme une manière de « compléter la gamme, en ciblant notamment les cavistes et restaurants ».
Le secteur traditionnel, comme la vente directe, constituent des priorités pour les vignerons de l’appellation, tandis que 45% de la production est écoulée auprès de la grande distribution et 15% part en direction de l’export avec la Chine, la Belgique et les États-Unis comme principaux marchés. À propos des CHR, « nous sommes en reconquête, avec un effort considérable de nos opérateurs pour proposer de nouveaux profils de vins, une nouvelle image, avec des cuvées plus fraîches et un positionnement prix accessible », souligne Didier Gontier.
Dans cette logique, l’appellation a dévoilé plus tôt dans l’année, à l’occasion du salon Barbecue Expo, organisé à Paris en mars 2024, la cuvée Côtes de Bourg Côtes de Bœuf, en partenariat avec les viandes limousines. « Cette signature est présente pour créer un réflexe de consommation, en lien avec nos convictions », justifie le directeur du syndicat, qui note « une multiplication des restaurants qui valorisent le travail de la viande » et qui souhaite donc « positionner l’AOP comme un repère sur la viande ».