Pour le GHR, « Olivia Grégoire a tué le titre-restaurant»
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C’est en ces termes que le GHR déplore, pour ne pas dire plus, la décision de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale ce matin.
Un coup de poignard dans le dos. La commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale examinait ce matin une proposition de loi. Son objet : prolonger d’un an la dérogation sur l’usage alimentaire des titres-restaurant. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Car c’était sans compter sur un amendement d’Olivia Grégoire visant à pérenniser cette dérogation.
Olivia Grégoire est l’ancienne ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme du Gouvernement Attal. L’actuelle députée de la 12e circonscription de Paris connaît pourtant l’importance du titre-restaurant pour les acteurs du CHR.
Une honte
Inutile de préciser la colère justifiée du GHR en la personne de sa présidente Catherine Quérard.
« L’adoption de cet amendement est un scandale. Le titre-restaurant devient un titre alimentaire. Il perd définitivement son objet. Olivia Grégoire vient de tuer le titre-restaurant avec le soutien des députés du Nouveau Front Populaire. C’est une honte venant de la part de l’ancienne ministre du tourisme. »
Et Laurent Frechet, président des restaurateurs, de renchérir : « La mort du titre-restaurant ne sera pas sans conséquences pour les restaurateurs déjà affaiblis par la mise en œuvre de cette mesure depuis octobre 2022. »
Pourquoi tirer sur l’ambulance ?
Faut-il rappeler que plus de 20 restaurants (toutes activités confondues) ferment chaque jour ? Faut-il rappeler que bon nombre d’acteurs ont du mal à rembourser leur PGE suite à l’explosion de l’inflation, des Jeux Olympiques, certes réussis en termes d’image, mais catastrophiques pour l’hôtellerie-restauration ? Sauf exception naturellement. Faut-il aussi rappeler les difficultés de recrutement, les prix toujours élevés de l’énergie, etc. ?
Un mauvais coup
« La pérennisation de la dérogation est assurément un mauvais coup porté à la restauration », ajoute Romain Vidal, chargé du dossier des titres-restaurant au GHR et membre de la CNTR. « Elle a vu ses recettes en titres-restaurant diminuées de 5.5 points, passant de 46,5% au 4ème trimestre 2022, date de mise en place du tout alimentaire, à 41 % au 1er trimestre 2024 selon les chiffres de la CNTR », poursuit Romain Vidal.
C'est en millions la perte de chiffre d'affaires en titres-restaurant dans la restauration
C'est la part des titres-restaurant dépensée dans la grande distribution au T2 2024
Et Catherine Querard de s’interroger les parlementaires : «Quelle France veulent-ils pour demain ? Une France de grands distributeurs, plutôt qu’une France des restaurateurs et des commerçants et artisans de bouche animant les centres-villes et créant de la richesse économique, sociale et culturelle ? »
Reste à savoir si cette proposition de loi nouvelle formule passera au travers des fourches caudines du Parlement. Pas certain.