Alain Grégoire : unir les syndicats sous une même bannière

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Le président de l’Umih du Puy-de-Dôme et Auvergne-Rhône-Alpes se présente avec Hubert Jan. L’objectif est clair : réunir les organisations sous une même bannière, en relançant pleinement le dossier de fusion avec le GNI, notamment.

Alain Grégoire se présente à la présidence de l'Umih.
Alain Grégoire se présente à la présidence de l'Umih. Crédits : Au Coeur du CHR.

Au Coeur du CHR : pourquoi vous présenter à la présidence de l’Umih ?

Alain Grégoire : Tout d’abord, c’est la fin des deux mandats de quatre ans de Roland Héguy et Hervé Bécam. C’est donc une suite logique, une transmission dans les règles prévues par notre convention. Avec Hubert, nous avons souhaité par soucis de transparence annoncer notre candidature au mois de juillet pour laisser aux présidents départementaux le temps d’analyser notre programme.

L’objectif stratégique de cette candidature est d’enfin réunir la profession, afin que cette dernière puisse être l’acteur incontournable du tourisme, que les syndicats ne fassent qu’un et soient suffisamment représentatifs. J’ai moi-même pu constater les bienfaits de l’union de la branche durant la crise Covid. Lorsque nous sommes arrivés en ordre groupé devant les ministres et les cabinets de conseil, nous avons été plus écoutés, notre avis a pesé dans la balance. Le résultat nous le connaissons tous : des aides inédites et une survie assurée de nos cafés, hôtels et restaurants dans le temps.

Cela signifie-t-il que vous relancez le dossier de la fusion avec le GNI ?

Nous ne relançons pas, car le sujet était encore sur la table. Didier Chenet en a lui-même parlé en janvier 2022 devant le bureau de l’Umih. Roland et Hervé ont fait un travail considérable pour permettre le rapprochement de nos instances, en posant des bases solides. Nous avons une conviction : tous les syndicats doivent être unis sous un même porte drapeau. Nous arrivons à la croisée des chemins : un changement de présidence se profile, d’abord à l’Umih, puis au GNI. Le président de ce dernier dit « oui » à une fusion, et nous proposons, avec Hubert Jan, d’en être les artisans, dans le respect des entités et des forces en présence. Si tout se passe bien, nous aimerions mettre en place un groupe de travail élargi en 2023 et mettre rapidement la machine en marche.

Concernant l’Umih, que faut-il changer selon vous, dans le fond et la forme ?

Il y a un travail en profondeur qui a été fait pendant ces dix dernières années par Roland Heguy, des fusions déjà réalisées avec Fagiht et consorts. Il faut le saluer. Une fois cela dit, nous avons une priorité, c’est celle de faire croître notre base d’adhérents. Ce projet passe par la mise en avant des avantages de faire partie de l’Umih, l’amélioration du taux de pénétration des départements moins implantés, et enfin un meilleur marketing autour de notre capacité à faire passer le permis d’exploitation au néo-entrepreneur. On peut faire mieux que ce qu’on fait maintenant.

Nous allons également inciter les élus de terrain à s’engager pour plus de participation, à faire remonter leurs bonnes pratiques. L’objectif est de les rendre acteurs plutôt que spectateurs, et d’améliorer la communication. Il faut aussi qu’on remette de l’ordre dans les branches pour tenir compte de tout le monde. Le travail engagé par l’Umih Nuit par exemple, doit être soutenu et amélioré dans le temps. Enfin, nous souhaiterions aussi élargir la CAT et aller plus loin, toujours dans le sens de vouloir peser dans le paysage économique français, en y intégrant les acteurs du transport aérien et ferroviaire, et les principales destinations touristiques, publiques ou privées.

Si vous deviez résumer votre programme, comment le feriez-vous ?

Je le ferais en six axes : redynamiser l’industrie touristique. Renouveler et adapter l’offre existante. Libérer nos entreprises. Recruter responsable, attirer former et fidéliser. Soutenir les entreprises dans les transitions du numérique et du développement durable. Agir pour une ruralité captive et agile.

Redynamiser l’industrie touristique, que cela signifie-t-il ?

En lien avec les pouvoirs publics, il a été décidé dans le cadre du plan de relance d’investir 100 millions pour promouvoir la destination France. L’enjeu de l’Umih est de soutenir les acteurs du tourisme et donner du sens aux investissements pour nos entreprises. Enfin, nous souhaitons bâtir un plan à 10 ans pour soutenir la compétitivité des entreprises du CHR.

Et concernant l’emploi ?

Avec plus de 100 000 salariés manquants, nous devons tirer les leçons de l’après crise. Il faut attirer, former et fidéliser. Cela passe d’abord par le renforcement de notre partenariat avec Pôle emploi. Nous proposons aussi de créer un opco tourisme fort et puissant qui n’existe pas, pour accompagner nos salariés sur l’élévation de compétences, simplifier et garantir l’accès aux dispositifs de formation. Les annonces salariales du début d’année étaient un début, il faut continuer pour travailler sur la qualité de vie au travail, avec l’intersyndicale en cours.

Économiquement, les CHR sont durement touchés par les conséquences de la guerre, notamment l’inflation…

C’est un fait, l’envolée des prix de toute nature est très rapide. L’Umih agit avec le bouclier sur les énergies, en partenariat avec le gouvernement et les fournisseurs. Ce que peut obtenir l’industrie lourde en termes de consommation d’énergie, l’Umih doit obtenir la même chose. Ensuite, et vue la croissance actuelle, il y a une nécessité d’augmenter la capacité de consommation des ménages. Cette dernière ne doit cependant pas passer par la suppression de la TVA, je ne veux pas en entendre parler.

Cela sera-t-il suffisant, notamment pour les entreprises qui font face aux échéances de remboursement des PGE ?

Les négociations ne sont pas finies sur les PGE. 35 % des chefs d’entreprise craignent de ne pas pouvoir rembourser les PGE en 4 ans. Nous militons pour un étalement à 10 ans, nous en avons fait part et nous continuerons de défendre les intérêts des CHR sur ce dossier.

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