Congrès du GHR : les freins à l’emploi

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Le congrès du Groupe des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR) à la station F (Paris, 13e) était l’occasion de débattre sur l’emploi.

Congrès du GHR sur les freins à l'emploi
Congrès du GHR sur les freins à l'emploi. Crédit DR.

À l’occasion du congrès du Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR) à la station F (Paris, 13e), les différents acteurs ont débattu des freins à l’emploi qui accroissent le problème de main-d’œuvre dans leur milieu. « Il y a une corrélation entre la réforme des lycées pro et la baisse des coûts contrats », a introduit Vincent Sitz, président de la commission emploi formation du GHR. La diminution de 33% des coûts contrats pour les CAP cuisines, de 8.840€ à 5.888€, est une preuve pour la profession qu’avec la baisse démographique « ils privilégient les lycées professionnels, de l’éducation nationale, plutôt que les diplômes pro », affirme Bruno De Monte, directeur général du CFA Médéric, l’École hôtelière de Paris.

Bruno De monte regrette également le contrôle sur les contrats dont les employeurs disposaient, et la communication du gouvernement : « Nous avions la liberté de créer notre propre CFA. L’effectif dans l’apprentissage s’est accru grâce à cela. Il s’agissait d’un réel succès. Puis l’argent s’est fait de plus en plus rare. Nous sommes toujours mis au courant de manière tardive. Pourtant, nous devons faire tourner nos écoles, nos formations. »

Les coûts cachés

Lors de la table-ronde, il a également été question de coûts cachés. Ceux dont les patrons ne sont pas au courant jusqu’au jour où ils font l’objet d’un redressement de l’Urssaf ou d’un simple contrôle. Par exemple, l’assiette des heures supplémentaires, les avantages en nature dont les logements font partie, les congés payés désormais liés aux arrêts maladies, les pourboires dématérialisés ou encore le bonus – malus en cas de recours à un CDD.

Une fois de plus, les intervenants implorent le manque de clarté de la part du gouvernement. « Il n’y a pas de consigne stricte. […] Nous ne connaissons pas les décrets pour savoir quelle procédure nous avons besoin pour nous mettre à l’abri en fonction du redressement », souligne Henry Mottet,co-président de la commission sociale du GHR.

Toujours aussi complexe, il est désormais nécessaire de calculer les taux de majoration des heures supplémentaires en ajoutant les avantages en nature, comme le logement et la nourriture. Mais le plus gros point noir pour les saisonniers résident dans le bonus-malus. « Oui nous avons un taux de rupture élevé, car nous recrutons de manière élevé chaque année. Il n’est pas logique que nous soyons pénalisés alors que nous n’avons pas choisi d’être des entreprises saisonnières. Chaque année le gouvernement se vante du tourisme en France, mais il ne faut pas oublier que nous le faisons vivre également », précise Henry Mottet, lors du congrès du GHR sur l’emploi.

Mais les CHR pourraient avoir une lueur d’espoir. Il semblerait que les entreprises saisonnières seraient exclues du malus du bonus-malus lié à l’assurance chômage, selon Henry Mottet. Toutefois, rien n’est assuré pour les contrats très courts, de moins d’un mois. La confirmation reste à suivre.

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