Un vent d’air frais souffle sur la tapisserie d’Aubusson

Si la tapisserie d’Aubusson cache en son sein près de six siècles d’histoire, dernièrement, la cité médiévale aubussonnaise n’a eu de cesse de se renouveler. En effet, bien que les tentures creusoises ont durant longtemps fourni les murs des châteaux du monde entier (dont ceux de Chambord et de Versailles), la tapisserie d’Aubusson offre désormais aux visiteurs venus des quatres coins du monde une nouvelle vision de la tapisserie, alliant savoir-faire ancestraux et contemporanéité. Ainsi, dernièrement, les lissiers ont tissé des liens avec les imaginaires féériques de J.R.R Tolkien et du maître de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki.

Les ateliers de tissage d’Aubusson ont réalisé d’immenses tapisseries colorées entièrement inspirées des univers du Hobbit et du Seigneur des anneaux, mais également de Princesse Mononoké, du Château ambulant ou encore du Voyage de Chihiro. Toutes ces tapisseries reprennent une ancienne tradition des manufactures d’Aubusson : celle des grandes tentures narratives des XVIIe et XVIIIe siècles, destinées à illustrer les grands textes littéraires de l’époque. Ces tentures, aussi monumentales que modernes, peuvent atteindre plus de 20 m2 . Elles mettent en évidence le savoir-faire historique de la manufacture d’Aubusson, estampillée «manufacture royale» par Colbert en 1665. Enfin, depuis 2009, le savoir-faire aubussonnais est inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco. Il faudra ensuite attendre 2018 pour qu’il soit également protégé par une indication géographique (IG), afin d’empêcher les copies de tapisseries et assurer aux consommateurs l’authenticité des produits qu’ils achètent.