La figue de Solliès, fierté du Var

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Gorgée de soleil et de saveurs, la figue de Solliès est la seule en France à bénéficier d’une appellation d’origine protégée. Au cœur de la vallée du Gapeau, dans le Toulonnais, la cueillette bat son plein. Près de 1 300 tonnes y sont récoltées, soit près de la moitié des figues françaises.

La figue de Solliès
Trois couleurs la distinguent : une peau violette, un réceptacle vert pâle et une pulpe charnue, rouge et juteuse. Crédit OTI Vallée du Gapeau.

Rustique, robuste, généreux… Emblématique du bassin méditerranéen, le figuier est cultivé depuis l’Antiquité tout le long du littoral azuréen. Implanté au début dans la région de Marseille par les Phocéens, sa présence dans la vallée du Gapeau (Var) est attestée dès le Moyen Âge. Notamment autour du village de Solliès-Pont, proche de Toulon. « On a longtemps considéré la “ violette de Solliès ” comme la perle des figues, relève avec une fierté non dissimulée Cyril Kointz, responsable technique du syndicat d’appellation d’origine protégée. Dans les années 1990, elle était menacée par la pression foncière, le vieillissement des arboriculteurs et la concurrence étrangère. L’obtention de l’AOP, en 2006, a permis de relancer une dynamique. Les communes voisines du Pradet et de Lagarde, entre autres, ont accueilli de nombreuses plantations nouvelles, et beaucoup d’exploitations ont été reprises. »

La filière compte aujourd’hui 130 ha de vergers pour une centaine de producteurs, dont les trois quarts travaillent avec la coopérative Copsol fruit. Une partie de la récolte est vendue en fruit de bouche. Mais l’AOP a également été étendue aux fruits destinés à la transformation telle que la purée, les confitures, les chutneys, les sorbets.

Des fruits comme la paume de la main

Issue de la variété « bourjassotte noire », la figue de Solliès AOP se caractérise par sa couleur violet foncé et son fort calibre, presque aussi large que la paume de la main. Bien adaptée aux circuits longs, elle se conserve dix jours au frais sans rien perdre de ses qualités. La récolte débute autour du 20 août et se prolonge, selon les années, jusqu’au 15 novembre.

Environ 1 300 tonnes sortent des vergers : une production loin d’être anecdotique, puisqu’elle représente près de la moitié de la production de figues françaises. « 2023 est plutôt un bon millésime, même malgré la canicule, se réjouit le technicien. Les fruits sont de belle taille. Nous avons eu des pluies en juin, et les producteurs ont pu compter sur le soutien de l’irrigation grâce au canal de Provence et au système des “ arrosants ”, creusés au Moyen Âge pour dériver l’eau du Gapeau. La qualité est au rendez-vous. Sur le plan gustatif, on est sur un fruit d’automne qui a mûri sur l’arbre tout l’été, et qui réussit le parfait équilibre entre acidulé et sucré. Il est à manger avec la peau, bien sûr, qui contient de nombreux oligo-éléments ! »

En cuisine, on retrouve la figue de Solliès AOP sur de très belles tables. Le pape de la cuisine provençale, Guy Gedda fut l’un de ses grands ambassadeurs dans les années 1990, à l’époque où la filière était en plein renouveau. « Plus récemment, j’ai eu la chance d’en déguster à Monaco chez Alain Ducasse, évoque Cyril Kointz. Mais c’est aussi un produit populaire qu’on trouve sur tous les marchés varois, et qu’il faut s’offrir au moins une fois dans la saison, même si son prix reste un peu élevé.»

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