Piper-Heidsieck dévoile des coteaux-champenois

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Pour la troisième édition de son Hors-Série, le champagne Piper-Heidsieck a présenté deux cuvées de coteaux-champenois, en blanc de noirs.

Pour la troisième édition de son Hors-Série, le champagne Piper-Heidsieck a présenté deux cuvées de coteaux-champenois, en blanc de noirs. Crédit : Piper-Heidsieck.
Pour la troisième édition de son Hors-Série, le champagne Piper-Heidsieck a présenté deux cuvées de coteaux-champenois, en blanc de noirs. Crédit : Piper-Heidsieck.

Après des cuvées millésimées 1971 et 1982, et dégorgées récemment, la maison de champagne Piper-Heidsieck a encore une fois fait le choix de la surprise pour la troisième édition de sa collection Hors-Série. En effet, Émilien Boutillat, le chef de cave, qui a carte blanche pour les créations de cette série, a présenté deux coteaux-champenois, dont l’AOC pour ces vins tranquilles date de 1974.

« Nous en avons déjà produit dans les années 1960 mais il s’agit de volumes confidentiels », précise-t-il, pour affirmer le statut de grande première de ces nouveautés pour la maison. Mais, telle une poupée russe, une surprise en cache une autre. Les deux nouveaux vins possèdent la caractéristique particulière d’être des cuvées en blanc de noirs, issues exclusivement du cépage pinot noir. « Nous voulions la présence de l’ADN de la maison », ajoute-t-il.

Aussi, une manière de se démarquer de la concurrence, étant précisé que la « grande majorité des coteaux-champenois blancs sont issus du chardonnay, quand les rouges et rosés sont composés de pinot noir ». Mais également comme un « écho à la particularité du champagne, pour lequel 90 % du vin blanc est produit à partir de deux tiers de raisins noirs ».

La mise en avant des terroirs d’Aÿ et d’Ambonnay

De plus, dans cette même veine, les Hors-Série n°3 ne sont ni plus ni moins que des parcellaires : « Deux grands crus, deux terroirs emblématiques. » Avec pour l’une des deux cuvées, le terroir d’Aÿ et la parcelle Les Chauffours, orientée nord-est. Et pour l’autre, une parcelle du terroir d’Ambonnay, exposée sud-ouest. Ainsi, quand la cuvée issue du premier terroir offre un côté délicat et minéral avec des notes de fleurs blanches, la deuxième cuvée révèle un côté plus salin, très droit.

Par ailleurs, pour ces bouteilles, Piper-Heidsieck a troqué le bouchon liège pour la capsule à vis. Une prise de risque qui se veut comme un clin d’œil à la prépondérance de l’export dans ses ventes. « L’export représente 90% de nos volumes, dans des pays lointains tels que l’Australie. Or, dans ce pays, 99% des vins blancs sont bouchés à la capsule à vis. Celle-ci correspond en effet au meilleur moyen de préserver les vins blancs. Nous voulons provoquer et pousser les gens », assume ainsi Émilien Boutillat, qui reste optimiste quant à l’accueil de ces nouvelles cuvées sur le marché français.

Vers une entrée dans la gamme permanente ?

Le chef de caves l’assure, ses coteaux-champenois « ne sont pas des vins de base » pour le champagne. Au contraire, « tout a été réalisé dans ce but, à l’image d’une récolte plus tardive ». En outre, seule la première presse – le cœur de cuvée – a été conservé pour la conception des vins, afin d’obtenir davantage d’expression aromatique.

Les deux cuvées, issues des vendanges de 2022, ont connu un an de cuve inox, pour préserver la pureté du terroir, avant une mise en bouteille fin septembre 2023. Les coteaux-champenois sont limités à 3.000 bouteilles pour chacune des deux références, pour un total de 6.000 cols. Ils sont disponibles auprès de cavistes mais également dans les CHR. À ce jour, rien n’a été acté quant à l’entrée d’un coteaux-champenois dans la gamme permanente de la maison de champagne Piper-Heidsieck. Cependant, Émilien Boutillat possède une certitude : « Si le coteaux-champenois s’insère dans la gamme, ce sera un blanc de noirs. » Prix de vente : 65€.

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