Vins italiens, la richesse de la diversité

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Les vins italiens ont occupé lors de l’édition 2024 de Wine Paris & Vinexpo Paris un hall entier, une première. Une preuve du dynamisme de ce vignoble riche en diversité, des régions comme des cépages. Il apparaît de plus en plus sur les cartes des restaurants français.

Vins italiens
Vignes italiennes. Crédit UnSplash.

Pour la première fois, les vins italiens ont disposé d’un hall entier lors de l’édition 2024 du salon Wine Paris & Vinexpo Paris, du 12 au 14 février. « Cette année, nous avons assisté à un raz-de-marée de l’Italie, qui multiplie quasiment par deux sa surface, avec 400 exposants de plus », confirme Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium, organisateur d’événements, et de Wine Paris & Vinexpo Paris. L’édition 2024 a accueilli environ 4.000 exposants.

Les représentants de la Botte ont donc compté pour 10%, marquant ainsi leur forte présence en France. En effet, la venue d’autant de producteurs italiens reflète la place sans cesse grandissante accordée à leurs vins sur les tables de l’Hexagone. « Il y a probablement la proximité culturelle. De plus, la France constitue le premier producteur mondial de vin et l’Italie est le deuxième », indique Rodolphe Lameyse. Ce mouvement se révèle en outre plus vaste. « Aujourd’hui, la volonté est d’aller sur des territoires plus larges, on a envie de goûter différents cépages », ajoute directeur général de Vinexposium, démontrant ainsi le côté aventurier du consommateur, comme tel est d’ailleurs le cas dans l’univers des spiritueux.

Les CHR se doivent donc de proposer sur leurs cartes des références étrangères. Ceci est d’autant plus vrai dans les établissements à la cuisine gastronomique. « L’étoilé, par exemple, a quasiment une obligation d’avoir certains vins italiens, notamment toscans, parce qu’il accueille une clientèle internationale qui doit retrouver ses repères », affirme Joseph Antonacci, analyste de marché pour le secteur agroalimentaire et vins de l’ICE, l’agence italienne pour le commerce extérieur.

Une riche diversité

Par ailleurs, l’export représente plus de 40% de la production italienne. En effet, « à l’origine, dans les années 1950 à 1970, les vins italiens étaient exportés via les restaurants italiens dans le monde. Aujourd’hui, nous les retrouvons sur toutes les tables qualitatives », explique-t-il. Le signe d’une bonne santé pour l’analyste : « Malgré la période de Covid-19, les ventes ont continué à croître, même si la progression a ralenti. L’export est une activité primordiale pour les vignerons car le marché italien connaît les mêmes difficultés qu’en France. » Alors que la France importe 6,06Mhl de vins, ceux italiens représentaient en 2021 environ 781.000hl. Le vignoble de la Botte compte environ 670.000ha, dont 20% en bio, dans l’ensemble des 20 régions.

S’agissant des ventes vers la France, « depuis trois-quatre ans, les vins toscans sont les plus importés, et depuis deux ans il y a également ceux du Piémont. Les vins toscans ne représentent pas le meilleur rapport qualité-prix, ce qui veut dire qu’il y a des ventes qui se sont développées sur le circuit des cavistes et restaurateurs », observe Joseph Antonacci. De plus, les vins italiens se caractérisent par leur riche diversité. En effet, le pays dénombre « plus de 100 cépages, qui sont couramment plantés sur un total de plus de 200 répertoriés » et il comptabilise 536 appellations viticoles, contre 363 pour la France.

Tandis que la production tournait autour de 50Mhl en 2020 et 2021, les prévisions pour 2023 affichent plutôt une fourchette comprise entre 38 et 40 millions. Une chute des rendements due au contexte météorologique. Ce qui a eu pour conséquence de faire passer l’Italie derrière la France au classement mondial des plus importants producteurs de vin.

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