Marseille, la bouillonnante

Le monde semble avoir les yeux rivés sur Marseille. Avec son cadre et son climat favorable, la capitale de la Provence a de quoi plaire. Depuis peu, un bouillonnement de nouvelles tables, toutes singulières, vient s’ajouter aux traditionnels restaurants de la ville.

La ville de Marseille.
La ville de Marseille. Crédits : Alice Mariette.

Des tables étoilées, bistronomiques ou bistrotières, des épiceries fines, des activités tournées vers la mer, mais aussi de nombreux projets d’aménagements attirent chaque année plus de monde à Marseille. « Nous constatons l’émergence d’un tourisme fort, surtout le week-end », note Marc Thépot, président de l’Office de tourisme et des congrès de Marseille. Deuxième destination favorite du New York Times, cinquième des plus belles villes littorales visitées selon le National Geographic et cinquième port de croisière en Méditerranée, la cité phocéenne accueille chaque année cinq millions de touristes français et étrangers. « Marseille était une ville industrielle, elle se transforme et devient hautement touristique », commente Bernard Marty, président de l’Umih 13, à la tête d’établissements marseillais.

Avec 54 km de côtes littorales, une proximité immédiate à la montagne et au Parc national des Calanques, la métropole bénéficie d’un cadre attractif. Le climat est également favorable, avec 300 jours de soleil par an. Depuis une dizaine d’années, de vastes investissements d’amélioration ont largement développé l’attractivité de la ville. À l’instar de l’opération Euroméditerranée, qui revitalise la façade portuaire de Marseille, grâce notamment à l’ouverture du Mucem, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée en 2013, l’année où la ville était capitale européenne de la culture.

Nouvelle scène culinaire

En 2022, la ville compte cinq restaurants une étoile au Guide Michelin et deux établissements portant les trois macarons : Le Petit Nice de Gérald Passedat ainsi que AM par Alexandre Mazzia, qui fait rayonner Marseille à l’international. « Nous avons aussi tout une pépinière de jeunes chefs qui ouvrent des petits restaurants tournés sur la cuisine de produits locaux, qui présente une diversification de l’offre », constate Marc Thépot. Pour Bernard Marty, restaurateur aguerri, l’arrivée de ces Néo-Marseillais est très positive : «Ceux qui viennent vers le soleil pour travailler améliorent l’offre de la ville et cela crée une émulation positive. »

Des grands groupes de restaurations s’installent également, à l’image de Big Mama, arrivé en 2022. L’enseigne – qui gère 17 restaurants en Europe – y a ouvert deux établissements ; l’un, le Splendido (300 places assises à l’intérieur et 130 en terrasse), proposant des burgers, et l’autre, le Top Bun, servant des smash burgers bio (110 places). « La restauration est l’aiguille qui anime Marseille, avec des plats traditionnels et d’autres très innovants », souligne le président de l’office de tourisme. Les chefs peuvent d’ailleurs compter sur un terroir riche, où ils trouvent presque tout dans un périmètre restreint. « Nous sommes avant tout une région de poissons, qui sont pêchés dans nos eaux, mais nous avons aussi de magnifiques fruits et légumes ainsi que des viandes de qualité », ajoute-t-il.

Continuer à attirer

Malgré tout, Bernard Marty estime qu’il ne faut pas négliger le fait que la cité phocéenne peut également être une « ville d’incivilité » : « Si l’on veut pouvoir accueillir du monde, il faut surtout qu’on se sente en sécurité et que Marseille soit propre, ceci n’est pas du ressort des restaurateurs, mais ce sont eux les premiers à pâtir de certains comportements. » Marc Thépot observe, quant à lui, les efforts fournis pour communiquer sur cette nouvelle génération de restaurateurs et mettre en avant l’attractivité de la ville. Marseille devrait d’ailleurs continuer à se développer avec des événements d’envergure qui approchent, dont la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques nautiques l’année d’après.