Côte fleurie, tourisme à la cote

Dans le Calvados, les villes de la Côte fleurie se sont développées grâce au tourisme, venu notamment de la capitale, située à moins de 200 kilomètres. Aujourd’hui encore, les Parisiens sont nombreux à peupler les plages normandes, en particulier les week-ends, au cours d’une saison qui ne se limite pas à l’été, mais qui s’étend de Pâques à octobre et au gré des événements culturels.

côte fleurie
La Côte fleurie s'étend de Cabourg à Honfleur, dans le Calvados. Crédit : Aurélien Peyramaure / Au Cœur du CHR.

Honfleur, Trouville-sur-Mer, Deauville, Houlgate ou encore Cabourg… Ces destinations sentent bon la Côte fleurie, située au nord-est du Calvados. Si ce dernier représente « la huitième destination touristique départementale en France, il s’agit d’une destination de proximité », indique Karl Joly, directeur de Calvados Attractivité, en charge de la promotion touristique du territoire. En effet, « 40% de la clientèle est étrangère [principalement issus de pays limitrophes tels que le Benelux et l’Allemagne, NDLR] et la majorité est française. La moitié de celle-ci est originaire d’Île-de-France », précise-t-il, évoquant une clientèle « à la recherche de destinations littorales ». L’essor du tourisme à partir des années 1830, coïncide avec « la création de lignes ferroviaires qui ont amené la bourgeoisie parisienne sur les plages », explique Karl Joly. Ce tourisme a été amplifié par les écrivains et impressionnistes, friands de ces espaces. « Globalement, le tourisme dans le Calvados reste haut de gamme », note-t-il, avec tout de même un tourisme familial selon les destinations. Il relève environ 30 millions de nuitées touristiques dans le Calvados et plus de 10 millions d’entrées dans les sites touristiques du département chaque année. Il annonce également un chiffre d’affaires lié au tourisme d’environ deux milliards d’euros, ainsi qu’à peu près 15.000 emplois liés à ce secteur d’activité.

De Pâques à octobre 

Le long de la côte, la saison touristique ne se limite pas à l’été. Au contraire, elle se révèle extrêmement large, démarrant aux vacances de Pâques pour se terminer en octobre, et commence même à s’étendre pendant les fêtes de fin d’année. Ce constat est dû notamment à la riche offre d’événements culturels, comme le Festival du film américain de Deauville, qui se déroule traditionnellement en septembre. Il ne faut pas oublier non plus le monde du cheval, avec les ventes de yearlings, ces chevaux pur-sang âgés d’un an, qui se tiennent l’été à Deauville. Ou encore « les séminaires importants qui font travailler hors période estivale, avec une centaine de congrès chaque année », comme le précise Yann France, président de l’Umih Calvados. De même, « nous avons la chance de travailler avec la clientèle locale davantage en semaine. Le week-end, nous travaillons bien du fait de la proximité avec Paris », explique-t-il, avançant même que la clientèle parisienne représentait en moyenne 70% du chiffre d’affaires des CHR. Ce dernier estime par ailleurs que l’offre de restauration est assez large. « Il y en a pour tout le monde: de la restauration rapide, de la brasserie traditionnelle, de la bistronomie, de l’étoilé et du bar de plage », énumère-t-il ainsi. Malgré cela, la situation n’est pas au beau fixe dans le secteur des CHR. En effet, « depuis trois ou quatre ans, le turnover de propriétaires d’établissement est plus important que d’habitude. Sur la Côte fleurie, les loyers sont horriblement chers », regrette-t-il.