Congrès du GHR : la crise de l’attractivité

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L’attractivité des emplois est l’un des sujets principal du congrès du GHR. Celle-ci est liée au manque de main-d’œuvre.

Séquence du congrès du GHR sur l'attractivité
Séquence du congrès du GHR sur l'attractivité. Crédit DR.

L’attractivité a été un sujet central lors du congrès du Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR) à la station F (Paris, 13e). Cette thématique est directement lié au problème d’emploi auquel font face les acteurs du milieu. Emmanuel Achard, président de la commission sociale du GHR et hôtelier saisonnier, parle même « d’un nouveau monde, il faut s’adapter pour attirer les jeunes. L’entreprise qui ne s’adapte pas meurt à petit feu. »

Le salaire n’est plus la seule priorité

Rendre une offre attractive ne dépend pas seulement du salaire ou de l’établissement, désormais d’autres critères rentrent en jeu comme la qualité de vie, la santé au travail ou encore la flexibilité. Comme l’affirme Emmanuel Achard, « l’employeur doit s’adapter aux prévisions de chacun ». Par exemple, un salarié en situation monoparentale espère un planning adapté vis-à-vis de son enfant.

Après la flexibilité, le logement est un autre argument fort pour le salarié. Michel Porcel,président de Restosoleil, loge 98% de ses employés lors de la saison d’hiver et 85% lors de la saison d’été, malgré l’augmentation des loyers. En mettant à disposition des appartements de fonction et des salaires attractifs (augmentation de 30%) dans des lieux attrayants, il affirme avoir eu moins de mal cette année pour recruter du personnel.

Un point que rejoint Rodolphe Delord, président-directeur général du ZooParc de Beauval. « Sur nos 1.500 salariés nous avons 750 CDI et 750 saisonniers. Pour nos saisonniers, nous disposons de 550 chambres, nous essayons de créer 100 chambres par an. Pour être attractif, nous devons nous réinventer dans les offres mais aussi dans l’appartenance de l’entreprise. Il s’agit tout de même des personnes qui nous reflètent au plus près des clients », explique-t-il. Il ajoute par la suite qu’il faut être plus simple dans le processus de recrutement. En effet, chaque nouvelle étape est une possibilité de perdre des candidats.

L’enjeu des plateformes

Au sujet de l’attractivité, le congrès du GHR permet de rappeler l’importance des plateformes. Elles ont en effet un rôle crucial à jouer dans l’attractivité du métier auprès des jeunes. Aymeric Morin, directeur adjoint de la DGA Pôle Emploi regrette que « lorsque l’on parle de Pôle Emploi à un jeune, il ne se sent pas concerné, pour eux il s’agit d’une plateforme de vieux.» Il est conscient de l’enjeu de sa plateforme « la branche a besoin de 390.000 recrutements. Nous le voyons, nous le savons. »

Il affirme avoir mené trois actions. La première, emplois2024.fr, est un job board de tous les emplois en lien avec les JOP2024. Lucide sur le fait que les jeunes ne savent pas forcément à quoi s’attendre lorsqu’ils postulent à des offres dans le milieu de la restauration ou de l’hôtellerie, Aymeric Morin affirme que Pôle Emploi souhaite prendre connaissances des emplois. Ainsi, ils pourront mettre en avant les actualités des entreprises auprès des jeunes. Pour cela, la plateforme y travaille avec un lancement aux alentours de février, mars 2024. Le temps d’avoir une vision plus précisé des besoins du GHR. Être une vitrine pour la profession, c’est l’enjeu de cette première action.

La deuxième action rejoint la première sur la spécialisation de Pôle Emploie dans le milieu des GHR. Mais cette fois-ci en multipliant les événements. Ce plan d’action 2023 a déjà fait ses preuves en 2022 avec 5.000 événements sur le secteur du GHR. « Il y a des méthodes de recrutement qui marchent, mais nous pouvons en faire bénéficier seulement les entreprises qui déposent leurs offres à Pôle Emploi. Il s’agit par exemple des formations courtes, adaptées au poste », rappelle Aymeric Morin.

Enfin, la troisième et dernière action fait référence au plan saisonnier demandé par le gouvernement. Il permet notamment d’accompagner pendant l’inter-saison pour favoriser attractivité des emplois saisonniers. Un soutien aux logements est également prévu. « Ce plan a été testé en Bretagne sur 3.000 offres de logement public, social et associatif. Il sera étendu aux autres régions de France », assure le directeur adjoint.

Pour conclure le congrès du GHR sur l’attractivité, Michel Porcel a tenu a rappelé que « l’après covid a accéléré les mutations des mentalités. Les nouvelles générations ne sont pas démotivées, elles ont juste des nouveaux codes. »

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