Marie Sauce-Bourreau, l’Auvergnate qui murmurait à l’oreille des chefs

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Marie Sauce-Bourreau, 49 ans, témoigne d’un engagement de longue date en faveur de la gastronomie française et des métiers de bouche. Présidente des Toques françaises, elle est également à l’origine de La Cuillère d’or, un concours culinaire. Cette femme de terrain entend passer la main et quittera les Toques françaises, le 8 novembre, à EquipHotel.

Marie Sauce-Bourreau, présidente des Toques françaises.
Marie Sauce-Bourreau, présidente des Toques françaises. Crédits : Au Coeur du CHR.

Voilà un parcours pour le moins atypique dans l’univers des chefs et de la gastronomie. La Puydomoise Marie Sauce-Bourreau est une autodidacte qui, à 17 ans, faisait ses premiers pas pour de grands médias comme Fun Radio, M6 ou 13ème rue, avant d’être débauchée par Dominique Farrugia pour participer à la création de la chaîne Cuisine TV, en 2001. Quelques années auparavant, cette native de Clermont-Ferrand quittait l’Auvergne en compagnie de ses parents.

« Je suis restée pendant six ans à la direction de la communication de Cuisine TV, cela m’a permis de rencontrer de nombreux chefs ainsi que tous ceux que j’appelle les acteurs du goût », se souvient Marie Sauce-Bourreau. Forte de cette expérience, elle lance une première agence de communication qui, malmenée par la crise financière de 2008, ne connaîtra pas le succès escompté. En parallèle, elle développe Marie Sauce Conseils afin de mener à bien des missions de conseil, d’organisation d’événements, etc. C’est durant cette période tumultueuse qu’elle a l’idée de créer La Cuillère d’or, un concours gastronomique réservé aux femmes.

« J’ai parlé à Paul Bocuse de mon projet en lui expliquant qu’il y avait trop peu de femmes qui s’inscrivaient à des concours de haut niveau. Il m’a soutenu car il souhaitait lui aussi qu’une autre femme remporte, un jour, le Bocuse d’or après Léa Linster en 1989 », dévoile-t-elle. La première édition de La Cuillère d’or est ainsi lancée en 2010 à Val d’Isère. Au début, la compétition se résumait à un concours de cuisine réservé aux professionnelles comme aux amatrices. Au fil des ans, l’événement s’est internationalisé et s’est enrichi d’autres disciplines. On trouve donc aujourd’hui La Cuillère d’or cuisine, mais aussi pâtisserie et La Cuillerée d’or, à destination des petites filles. « La Cuillerée d’or est là pour susciter des vocations. Il y a déjà eu deux éditions avant que nous soyons interrompus par la crise sanitaire, mais nous allons le relancer ».

Quand on rentre dans une association, on s’engage, on n’est pas juste là pour la photo

La prochaine édition de La Cuillère d’or se déroulera le 9 novembre au sein du salon EquipHotel. Les différentes expériences de la Puydomoise ainsi que son sens du relationnel lui ont permis de faire de cet événement un succès. « Les partenaires sont séduits par la dimension humaine des événements que j’organise », assure-t-elle.

Marie Sauce-Bourreau présidente

En 2013, elle est contactée par la Chaîne des rôtisseurs dont le siège mondial est basé à Paris. Cette organisation professionnelle déplorait un manque de dynamisme et s’est alors attiré les services de l’Auvergnate en la nommant présidente. Après avoir œuvré quelque temps pour cette association, Guillaume Gomez, alors chef des cuisines de l’Élysée, approche à son tour Marie Sauce-Bourreau avec l’objectif, cette fois-ci, de la convaincre de prendre la tête de l’association des Toques françaises. « Je ne suis pas cheffe et en plus je suis une femme », lui a-t-elle répondu. Persuasif, Guillaume Gomez, avec la complicité du MOF Fabrice Prochasson, est parvenu à la mettre en confiance.

Les Toques françaises ont vu le jour en 2000 dans le but de créer des liens entre les chefs et le grand public, à travers différents événements. Quand Marie Sauce-Bourreau a pris la présidence en 2015, on ne trouvait qu’une quarantaine d’adhérents. Ils sont désormais 500. « J’ai tout mis à plat en refondant l’identité visuelle, et en apportant un certain nombre de valeurs. J’ai mis en place un serment et des insignes d’appartenance car, quand on rentre dans une association, on s’engage, on n’est pas juste là pour la photo », résume-t-elle.

L’association, engagée caritativement, a donné son temps sans compter durant la crise sanitaire notamment. Dans ses rangs, on trouve d’ailleurs des présidents d’autres associations et des figures de la gastronomie à l’instar du chef étoilé Christian Têtedoie, du chef des cuisines du Quai d’Orsay Thierry Charrier, du MOF Christophe Raoux ou de Guillaume Gomez. « J’ai pris l’initiative d’intégrer d’autres métiers de bouche, comme les pâtissiers ou les bouchers », poursuit-elle.

Incontestablement, Marie Sauce-Bourreau a insufflé un vent de renouveau au sein des Toques françaises. Après sept ans de bons et loyaux services, l’Auvergnate a décidé de passer la main. Le 8 novembre prochain, lors de la finale du Trophée Jean Delaveyne (une compétition culinaire organisée tous les deux ans par les Toques françaises), elle abandonnera la présidence peu de temps avant la fin de son deuxième mandat ; contrainte, pour des raisons de santé, de lever le pied. Elle continuera toutefois d’assurer le bon fonctionne-ment et le développement des concours de la Cuillère d’or. Marie Sauce-Bourreau entend bien profiter des volcans d’Auvergne auxquels elle est particulièrement attachée.

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