Le snacking toujours en essor

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La hausse des prix généralisée touche également le monde du fast-food. Mais ce marché a su s’adapter aux crises successives que connaît l’ensemble de la restauration. À quelques jours des salons Sandwich et Snack show et Parizza – qui se tiennent les 12 et 13 avril à la porte de Versailles (Paris 15e) – nous vous présentons les grandes tendances actuelles du snacking.

restauration rapide
Le fast-food profite d'une croissance constante dans le comportement alimentaire des consommateurs. Crédit : DR.

Le secteur a restauration rapide poursuit sa croissance en France. Au pays de la grande gastronomie, ce marché semble faire fi des crises et profite même de celles-ci pour renouveler son offre de produits. Le snacking apparaît, en effet, particulièrement agile pour s’adapter au contexte tendu, comme l’attestent le nombre croissant de points de vente (+ 17 %) et un chiffre d’affaires largement en hausse (+ 19 %) entre 2019 et 2023. « Le secteur a fait preuve une fois de plus de résilience face à une succession des crises, remarque Béatrice Gravier, directrice des salons Sandwich et Snack Show et Parizza. La nouvelle crise sociale que nous vivons fragilise l’ensemble du secteur. Dans ce contexte incertain et de tension, la restauration rapide tire résolument son épingle du jeu grâce à cette capacité d’adaptation qui lui est propre. »

Selon l’étude de consommation Speak snacking, réalisée en février 2023 par le cabinet CHD Expert dans le cadre des salons dédiés au snacking et à la restauration italienne, 28 % des consommateurs interrogés fréquentent au moins une fois dans la semaine un lieu de type snacking pour le déjeuner. Et ils sont 22 % à se rendre dans ces établissements pour le dîner. Par ailleurs, « le marché du snacking s’étale de plus en plus sur l’ensemble de la journée, mais aussi sur des channels plus larges, notamment les boulangeries », ajoute Nicolas Nouchi, directeur des études CHD Expert. Mais le contexte inflationniste reste incontournable. Il a poussé certains professionnels à appliquer une hausse de leur prix de vente (34 %), alors que d’autres envisagent de le faire dans les trois prochains mois (31 %).

Le plaisir malgré l’inflation

Les consommateurs ne sont pas dupes. Ils ont identifié, pour la grande majorité d’entre eux (81 %), une hausse des prix dans les points de vente qu’ils fréquentent durant leur pause déjeuner. Pour autant, ils ne souhaitent pas renier leur plaisir. « L’impact de l’inflation sur les consommateurs n’est pas encore significatif pour la restauration. Les clients souhaitent encore se faire plaisir et préfèrent réviser la fréquence de consommation plutôt que le niveau de dépense. C’est là l’enjeu le plus capital pour les restaurateurs : faire en sorte que les clients continuent à venir », explique Nicolas Nouchi.

Afin de faire face à l’inflation, les opérateurs de la restauration rapide mettent en place des solutions anticrise pour maintenir l’équilibre de leur activité. Notamment en prenant soin de leur clientèle pour augmenter le niveau de fidélité (38 %), en maintenant une gamme de plats en augmentant les prix (27 %), mais également en présentant des offres économiques et des formules attractives (21 %). La communication avec la clientèle semble aussi primordiale pour les restaurants orientés sur le snacking, dont un sur deux a augmenté ses prix de 9 % en moyenne.

« Le consommateur attend de la transparence sur le sujet. Il faut roder son discours. La démarche la plus intéressante est l’augmenter progressivement selon le type de produit », estime le président du cabinet CHD Expert. S’il note « une baisse de fréquentation et du panier moyen à parts égales (45 %) » pour la moitié des restaurateurs pratiquant une hausse des prix, « la dynamique se maintient » mais « simplement pas dans les proportions espérées ».

Pizza, burger et kebab sur le podium

L’étude Speak snacking 2023 confirme une nouvelle fois la première place de la pizza parmi les snacks salés préférés des consommateurs, en dehors de chez eux ou en livraison. Le plat italien est cité par plus d’un tiers des personnes interrogées (37 %), dans des proportions semblables aux années précédentes : 38 % en 2022 et 37 % en 2021. Le burger, quant à lui, ne cesse de progresser dans ce classement des snacks, où il occupe désormais la deuxième position (27 %). Depuis plusieurs années, ce sandwich n’est plus cantonné à un simple produit de fast-food. Il s’apparente en partie à une offre gourmet, sur laquelle de nombreuses enseignes se sont positionnées, à l’instar de Big Fernand, PNY, Blend ou encore Les burgers de Lucien. Selon une étude de l’IFOP, en septembre 2021 pour Just Eat, le burger est même devenu le premier des plats livrés.

La restauration rapide en quelques chiff res

51 500

points de vente font de la restauration rapide aujourd'hui (+ 17 % vs 2019)

38 000

restaurants proposent des burgers en France (soit 25 % de la restauration rapide)

23 %

des Français choisissent le kebab parmi leurs snacks salés préférés

Autres chiffres éloquents, plus de 38 000 restaurants proposent des burgers en France (soit 25 % de la restauration nationale) et plus de 6 500 en sont des spécialistes. Il sera d’ailleurs à l’honneur du prochain Sandwich et Snack Show, où se tiendra la 8e édition de la Coupe de France du Burger, organisée par la Socopa le 12 avril.

Le marché du snacking s’étale de plus en plus sur l’ensemble de la journée, mais aussi sur des channels plus larges, notamment les boulangeries.
Nicolas Nouchi, Président de CHD Expert

Cette compétition verra s’affronter 25 professionnels de la restauration issus de tout l’Hexagone. Mais la progression la plus impressionnante, parmi le top 10 des snacks salés, est celle du Kebab. Ce sandwich originaire de Turquie a progressé de 14 points entre l’an dernier (9 % des produits cités) et cette année (23 %), ce qui l’installe sur la troisième marche du podium des snacks, devançant ainsi le sandwich ou le club sandwich (22 %), le panini et le tacos (12 %).

Le végétal se renforce

Les produits et les plats non carnés s’intègrent davantage aux habitudes alimentaires des consommateurs français. Cette tendance liée à la santé et à l’environnement concerne aussi l’univers du snacking. « Plus de 40% des personnes interrogées ont consommé au moins un repas (midi ou soir) végétarien, sans viande ni poisson, sur la semaine écoulée », relève l’étude Speak Snacking de CHD Expert. Et cette propension est plus importante chez les jeunes générations. Si la majorité des personnes interrogées (54 %) estime que l’offre végétale dans les points de vente fréquentés est suffisante, 63 % des 18-24 ans du panel trouvent que cette offre végétale n’est pas suffisamment développée dans les restaurants où ils se rendent. Dans le top 3 des plats végétariens, le plat cuisiné arrive largement en tête (51 %), suivi du sandwich (25 %), tandis que le burger (16 %) vient une nouvelle fois se frayer un chemin.

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