La Cave des coteaux de la Vézère sur le bon chenin
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Les Corréziens ont contribué au rayonnement des vins bordelais, notamment grâce à Albert Parveau, créateur de la cave de la Vézère.
Les Corréziens ont largement contribué au rayonnement des vins bordelais, mais leur propre vignoble comptait près de 10 000 ha au XIXe siècle, avant de pratiquement disparaître avec le phylloxéra. Dans les années 1990, la vigne renaît sur les collines de Branceilles, avec l’appui de Jacques Chirac et Charles Ceyrac, maire de Collonges-la-Rouge. Tradition remontant au Moyen Âge, le vin Paillé, un liquoreux, est aujourd’hui produit autour de Meyssac sur une dizaine d’hectares. Mais la renaissance a eu lieu autour d’Allassac, où la cave de la Vézère s’est constituée à partir de 2002 sous l’impulsion d’Albert Parveau, célèbre hôtelier corrézien disparu l’an passé. Il a encouragé la création d’une société détenue par 45 actionnaires qui ont acquis 24 ha sur les collines environnantes pour les défricher et y planter de la vigne. Un projet ambitieux complété par un chai disposant de cuves thermorégulées.
« En 15 ans, nous avons investi 4 M€ dans la structure », détaille René Maury, président de la cave. Ancien haut fonctionnaire et responsable financier de grandes sociétés, ce septuagénaire consacre toute son énergie au vin de Corrèze. « Dès le départ, explique-t-il, nous avons eu la chance d’être guidés par Jacques Puisais, un des grands spécialistes du vin qui nous a orientés vers deux cépages dominants adaptés au terroir de schiste : le chenin pour les blancs et le cabernet franc pour les rouges ». Ces choix très ligériens au pays de l’ardoise se sont avérés judicieux. La présence attestée d’un vignoble sur les coteaux de la Vézère dès le Ve siècle, a notamment convaincu l’Inao d’accorder une AOC Corrèze en 2017. Ces monocépages chenin et cabernet franc, commercialisés sous l’étiquette les Périères, bénéficient de l’AOC. Les autres vins d’assemblage sont commercialisés en IGP Pays de Brive, sous la marque Gamade. Ces vins sont produits en biodynamie et avec des gardes plutôt longues. Les rouges, et particulièrement la cuvée la Cabane bleue issue d’une sélection parcellaire, se révèlent après quelques années de vieillissement. Le blanc AOC mérite déjà sa place parmi les grands chenins français, avec une production variant de 41 000 à 110 000 bouteilles.
