Édito : une clientèle frileuse ?

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Retrouvez l’édito de l’Auvergnat de Paris du 8 février 2024 sur les dépenses dans les CHR face à l’inflation et le froid, par Jérémy Denoyer.

Jeremy Denoyer
Jeremy Denoyer. Crédit DR.

C’est une lapalissade de se plaindre du froid au milieu de l’hiver à Paris. Pour autant, depuis quelques mois, cette frilosité semble toucher aussi le portefeuille des clients des bars et des restaurants. Le témoignage de plusieurs professionnels du secteur confirme cette tendance, tout comme l’étude de Revenue Management Solutions (RMS) publiée en janvier. Selon celle-ci, 42% des consommateurs français assurent avoir réduit leurs dépenses au restaurant en commandant des plats moins chers. De plus, 17% des interrogés indiquent faire l’impasse sur les desserts et 14% se privent de boissons. Autre conséquence, plus d’un tiers des Français affirment cuisiner davantage de repas chez eux pour faire des économies.

En parallèle, l’absence de chauffage – interdit depuis mars 2022 sur les terrasses des cafés et des restaurants à Paris – entraîne une baisse significative de l’activité pour plusieurs CHR parisiens. « Avec le froid, certains acteurs ont vu s’envoler 40% de leur CA », soutient Pascal Mousset, président du GHR en Île-de-France.

Malgré tout, la clientèle d’habitués ne boude pas les bistrots et ses tables fétiches. Bien que l’augmentation des prix à la carte (due à l’inflation des produits et au coût de l’énergie) se fasse de plus en plus ressentir, cette clientèle brave la morosité pour récompenser la qualité. « Notre étude montre que les consommateurs réguliers représentent un levier de sortie de crise, remarque Nicolas Bordeaux, directeur de RMS. Il faut bichonner ses habitués et fidéliser. »

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