Domaine des Trouillères, un terroir volcanique intuitif

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Installé aux Martres-de-Veyre, dans le Puy-de-Dôme, le domaine des Trouillères propose une signature personnelle et naturelle du terroir volcanique auvergnat. Une vision remarquée par Pascaline Lepeltier, meilleure sommelière de France en 2018.

Domaine des Trouillières
Cuvée du domaine des Trouillières. Crédits : Au Cœur des Villes.

L’Auvergne n’était pas prévue au programme. Et le coup de coeur de la meilleure sommelière de France 2018, Pascaline Lepeltier, sur France Inter dans l’émission « On va déguster », courant 2022, non plus. Mikaël et Camille Hyvert se sont installés en 2017 dans le Puy-de-Dôme, aux Martres de Veyre, pour faire naître leurs vins au Domaine des Trouillères, après plusieurs années d’expérience dans la vallée de la Loire, le Bordelais et l’Amérique latine. Le jeune vigneron d’origine finlandaise et polynésienne a ainsi repris les rênes du domaine précurseur des côtes-d’auvergne, tenu par Jean-Pierre Pradier, grand artisan de l’AOP obtenue en 2011. Ce qui les a séduits en Auvergne ? Ce terroir volcanique atypique qui apporte une singularité aux vins de la région. Mais aussi ce petit domaine de 6ha, déjà converti en bio, de la Montagne de Strass au pied de laquelle le chai se trouve, et le puy de Corent, connu pour ses rosés.

Au début de l’aventure, le vigneron, toujours aux côtés de sa femme Camille, reprend simplement le fil de l’histoire déjà tracé par son prédécesseur, teintée de gamay, de pinot noir et de chardonnay, cépages phares de l’appellation. Même les noms de cuvées, Annolium et Montagne de Strass, sont restés. Puis sa personnalité s’est affirmée dans les vins, « petit à petit, nous sommes allés chercher des cuvées et des méthodes de vinification différentes, avec des essais parcellaires isolés en petites quantités. Nous avons fait aussi le choix de travailler sans intrant, sans filtration, sans sulfite pour respecter au maximum les raisins. Le vin se fait avant tout dans la vigne », explique-t-il, avec des méthodes inspirées de la biodynamie.

Ainsi, certains gamays prévus pour le rosé sur le puy de Corent, terre basaltique par excellence, ont été choisis pour produire des rouges, et les différents gamays d’Auvergne, beaujolais et teinturier ont été vinifiés différemment, « ensemble ou séparément, en fonction de ce qui nous plaît à nous ». Car le couple oeuvre main dans la main selon ses envies, ses inspirations, ses intuitions et ses goûts. Camille Hyvert qui travaillait parallèlement au musée Bargoin de Clermont-Ferrand jusqu’en juin 2022 a intégré totalement aujourd’hui le projet.

Ainsi, les assemblages de cépages et de parcelles surfent sur la créativité de ces deux passionnés d’archéologie. Le rosé se décline en Courant alternatif, en 100% pinot noir. La cuvée Eruption dévoile l’identité du gamay en macération carbonique à 100%, « très complexe, sur un terroir argilo-calcaire mélangé à des débris volcaniques, ce qui donne beaucoup de fruits et d’épices au final ». Quant à Bouche à Oreille, clin d’oeil aux origines polynésiennes du vigneron auvergnat, et aux Dolia, ils passent leur vinification en jarres. Des jarres en grès avec du 100% pinot noir pour le premier, et en terre cuite pour le second, 100% chardonnay. « C’est le vin qui nous guide plutôt que nous qui décidons », affirme Mikaël.

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